Il était une fois une étoile tombée du ciel. Un jeune homme désirait l'offrir à sa bien-aimée. Une sorcière voulait la tuer pour retrouver sa jeunesse. Des princes tentaient de l'attraper pour accéder au trône. Autant de quêtes pour atteindre l'accessible étoile qui brille dans Stardust. Rencontre avec ceux qui l'ont capturée sur pellicule.

Stardust est un conte enchanteur dans lequel une étoile tombe dans un monde enchanté, prend forme humaine et tente d'échapper à ceux qui la traquent. Un conte classique. Donc, qui ne s'adresse pas qu'aux enfants. Et qui a été écrit non pas dans la nuit (étoilée) des temps mais aujourd'hui (ou presque, en 1997), par une star de la littérature fantastique, Neil Gaiman.

Immense succès en «anglophonie», Stardust vient d'être porté à l'écran par Matthew Vaughn - que l'on avait jusqu'ici connu comme producteur de Lock, Stock and Two Smoking Barrels et Snatch de Guy Ritchie. Le rapport entre ces films de gangsters où ça cogne et ça saigne, et la quête de cette désormais accessible étoile? «Ce sont des histoires et, pour moi, les réalisateurs sont des conteurs d'histoires, indiquait M. Vaughn lors d'une rencontre de presse tenue à Los Angeles. Or, dans trop de films modernes, on nous présente des concepts grandioses... mais on oublie les histoires. Et je peux vous dire que celle de Stardust est la plus merveilleuse et la plus originale que j'aie lues.»

Un casting audacieux

Jusque-là, Neil Gaiman avait toujours refusé de céder les droits de ce livre-là. Mais la passion du réalisateur britannique l'a séduit. Sa passion... et sa vision. Celle, par exemple, qu'il avait de Tristan - le jeune homme naïf qui est amoureux de la plus belle fille du village, à qui il promet de rapporter l'étoile tombée du ciel si elle accepte de lui accorder sa main. Une aventure au fil de laquelle le garçon deviendra un homme. Découvrira que l'amour se donne, ne s'achète pas.

«Je voulais que ce rôle soit tenu par un inconnu, afin que sa transformation de geek en héros soit crédible. Pour cela, je ne pouvais pas embaucher un Orlando Bloom... dont tout le monde devine qu'il va finir avec la belle fille et les honneurs», poursuit le réalisateur qui admet avoir eu «de longues discussions» avec la Paramount afin de vendre son idée. Et son inconnu: Charlie Cox - aperçu dans The Merchant of Venise et Casanova.

«Ç'a été une expérience assez parano pour moi, rigole le jeune acteur. Je savais que Matthew me voulait pour le rôle... mais qu'il ne pouvait me faire signer le contrat avant d'avoir trouvé Yvaine, l'étoile. Il fallait que la chimie fonctionne entre elle et moi.» Elle, selon la volonté du réalisateur, devait être une «semi-inconnue». Pas encore une étoile, quoi!

C'est finalement Claire Danes qui a été engagée pour ce rôle à plusieurs «branches»: «Yvaine est un personnage difficile à interpréter: elle est très pure et très naïve en ce qui concerne les relations humaines mais, en même temps, elle possède une grande sagesse, car elle observe les hommes depuis des millions d'années», résume Matthew Vaughn.

«J'ai accepté sans hésiter de passer une audition parce que le scénario était charmant et les dialogues, très forts, indique Claire Danes. Il est rare de trouver des films qui présentent autant de genres de personnages et qui sont, en même temps, intelligents et imaginatifs.» Et il est vrai que Stardust, outre ses personnages principaux qui sont tout sauf statiques - de l'extérieur comme de l'intérieur - décline son intrigue dans une constellation de héros et antihéros marqués par l'originalité et la subversivité de Neil Gaiman.

Entre autres, une sorcière en quête d'une énième jeunesse et un pirate qui n'assume pas sa véritable nature. Eux, incarnés par des stars, des vraies, qui brillent depuis longtemps dans le ciel d'Hollywood. Michelle Pfeiffer et Robert De Niro.

Pfeiffer en «méchante»

«Michelle est l'une des plus belles femmes du monde. J'ai pensé qu'il serait amusant de la voir tomber en morceaux», s'amuse Matthew Vaughn. L'actrice a accepté le plongeon. Et d'incarner une deuxième «méchante» en autant de films, puisqu'elle n'a pas le beau rôle dans Hairspray non plus. «Je ne l'ai pas planifié ni même voulu, mais ces deux projets étaient trop excitants pour que je refuse, fait-elle remarquer. De toutes manières, dans les contes, les vilains sont les personnages les plus intéressants!»

Et vilaine, elle l'est. En dedans comme en dehors! La transformer en Lamia la sorcière dans ses sommets de décrépitude, c'était cinq heures de maquillage chaque matin. «J'avais du caoutchouc partout, sauf sur le bout de mon nez et à l'intérieur de mes lèvres. Je ne pouvais pas lire, pas bouger et j'entendais à peine.» La joie, quoi.

Pour ce qui est de Robert De Niro, il incarne le capitaine Shakespeare. Un pirate des airs. Un homme dans un monde d'hommes. Mais qui aime tellement les froufrous et les belles choses! «Je ne sais pas combien de fois il m'a demandé si son personnage était gay ou transsexuel, fait Matthew Vaughn. À chaque fois, je lui ai répondu: "Tu es les deux, tu es ce que tu veux." Mais moi, après ce film, je vais sûrement être le réalisateur le plus détesté des fans de De Niro! »

Quant à Charlie Cox, il n'en revient pas encore d'avoir côtoyé «le grand Bob»: «Il n'y a pas si longtemps, j'étais à l'école d'art dramatique et je me demandais si je pourrais un jour gagner ma vie comme acteur. Et là, je me suis retrouvé à donner la réplique à une idole! Mon cerveau n'a même pas encore assimilé cette information», s'amuse le jeune acteur qui a assez de talent et de charisme pour ne pas être une étoile filante.

Stardust prend l'affiche le 10 août, en anglais et en français (Stardust-Le mystère de l'étoile). Les frais de voyage ont été payés par Paramount.