Le 13e Festival Cinémania s'ouvre ce soir avec la présentation, en primeur québécoise, du plus récent film de Julian Schnabel, Le scaphandre et le papillon.

Au départ destiné à la communauté anglophone de Montréal, qui avait alors l'occasion de rattraper les productions francophones déjà présentées en ville, Cinémania se révèle désormais incontournable.

Vingt-trois des 32 longs métrages sélectionnés sont en effet inédits ici. Parmi ceux-là, mentionnons Cartouches gauloises de Mehdi Charef; J'aurais voulu être un danseur d'Alain Berliner; La naissance des pieuvres de Céline Sciamma; Nouvelle chance d'Anne Fontaine; L'héritage de Gela Babluani; Mauvaise foi de Roschdy Zem; Les ambitieux de Catherine Corsini, de même que le film de clôture: Le candidat, première réalisation de l'acteur Niels Arestrup.

Cinémania est aussi marqué cette année par la présentation de cinq des huit films que Philippe Noiret a tournés sous la direction de Bertrand Tavernier: L'horloger de Saint-Paul, Que la fête commence, Le juge et l'assassin, de même que Coup de torchon et La vie et rien d'autre.

Bertrand Tavernier, de passage à Montréal pour l'occasion, proposera en outre une leçon de cinéma après la présentation de Coup de torchon (samedi à 13 h).

Cette rétrospective consacrée à Noiret est d'autant plus remarquable qu'elle est la première à laquelle le cinéaste accepte de participer depuis la mort du célèbre acteur.

Rappelons que toutes les projections de Cinémania ont lieu au cinéma Impérial. Infos: www.cinemaniafilmfestival.com

Le scaphandre et le papillon

Drame biographique réalisé par Julian Schnabel. Avec Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner, Marie-Josée Croze, Anne Consigny.

Après avoir été victime d'un accident cérébral qui le laisse complètement paralysé, un journaliste doit apprendre à communiquer avec sa paupière gauche.

Il n'est pas étonnant que le peintre-cinéaste Julian Schnabel ait été intéressé à porter à l'écran le récit autobiographique du journaliste Jean-Dominique Bauby. L'oeil du peintre sert ici admirablement le cinéaste. Car au-delà de la volonté de faire écho à une vie qui bascule dans une autre réalité du jour au lendemain, Le scaphandre et le papillon peut aussi être vu comme une allégorie sur la création.

Schnabel s'attarde en effet à décrire aussi l'obstination d'un homme qui se trouve une nouvelle raison de vivre en se lançant dans la rédaction d'un livre. En dictant chaque lettre d'un clignement de paupière. Le cinéaste, qui a tenu à faire ce film en France avec des acteurs francophones (dont Marie-Josée Croze), aura tôt fait de traduire en images l'ébullition intérieure du protagoniste, tirant de cette histoire dramatique un film incroyablement vivant.

Schnabel a obtenu le prix de la mise en scène à Cannes un peu plus tôt cette année.

Ce soir à 19 h 30; demain à 19 h au cinéma Impérial.