La cinéaste Julie Hivon adore les rencontres. C'est pourquoi elle a décidé de traiter de ce sujet dans son deuxième long métrage intitulé Tromper le silence, qui mettra en vedette Suzanne Clément (Les hauts et les bas de Sophie Paquin).

La réalisatrice, à l'aube de la quarantaine, est originaire de Granby et elle mène de front des carrières de romancière, d'auteure de nouvelles et de cinéaste.

L'écriture, c'est la première rencontre importante qu'elle a faite dans sa vie, son point de départ pour tout. Pourquoi donc a-t-elle étudié le cinéma plutôt que la littérature? «J'ai toujours aimé écrire et je le fais pour le plaisir. Mais l'écriture, c'est quelque chose d'assez solitaire. À un moment donné, je me lasse, j'ai besoin de voir du monde. J'ai besoin de rencontrer des gens pour être inspirée. Et le cinéma vient équilibrer mes besoins de solitude et de rencontres. Quand le film se met en branle, ça bouge, on voit plein de monde», a-t-elle confié.

À sa sortie de l'UQAM, où elle a d'abord complété un certificat en scénarisation avant de se lancer dans un baccalauréat en Communications, profil cinéma, elle a fondé avec son copain de l'époque une petite maison de productions: Don Quichotte. C'est là qu'elle a fait ses courts métrages Baisers d'enfants (1995) et Dans le parc avec toi (1997), qui ont tous deux remporté de nombreux prix.

En 1999, son premier roman, Ce qu'il en reste, a été publié. C'est également durant cette année qu'elle a commencé à enseigner le cinéma au cégep Ahuntsic, à Montréal.

Puis, en 2001, c'est la sortie de son premier long métrage, Crème glacée, chocolat et autres consolations, qu'elle a elle-même écrit, produit et réalisé. Comme l'expérience lui a plu, elle a décidé de faire un deuxième film indépendant, dont le tournage commencera vers le mois de novembre. La sortie est prévue pour l'été prochain.

«Tromper le silence, c'est un drame psychologique, un film à secrets. C'est l'histoire d'une rencontre entre une photographe et un jeune homme qui va devenir son modèle. Il a un passé un peu tragique, et une relation trouble se noue entre eux, à mesure qu'elle apprend qui il est vraiment», a expliqué la cinéaste.

Les relations, c'est ce qu'elle a envie d'explorer. «Je n'aime pas me lancer dans des intrigues compliquées ou des films d'action. Ce qui m'allume, ce sont les personnes et les sentiments humains. Je ne suis pas tant dans le cérébral, j'essaie plus de fouiller dans l'émotionnel.»

Et Tromper le silence aura sans doute sa dose de sentiments puisque la jeune femme y aborde le thème de l'importance des rencontres avec l'autre dans la guérison de ses propres blessures. «Je fais des films par nécessité. Pas financière, mais plutôt par besoin, par envie d'explorer quelque chose. Quand j'ai une histoire dans la tête, j'ai besoin de la raconter.»

Une histoire, elle en a d'ailleurs déjà une autre pour un deuxième roman, pour lequel elle a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec. «Ça va être un conte de Noël. Pas un conte pour enfants, plutôt une chronique de village inspirée d'histoires que me contait ma grand-mère», a laissé savoir l'auteure.

Un projet pour le petit écran, un téléroman, plus précisément, est également en développement avec Sphère Média, «mais je ne peux m'avancer dans plus de détails tant que tout n'est pas finalisé», a déclaré celle qui, en 2005, avait collaboré à l'écriture et la réalisation de La chambre no 13.