New York est en plein Festival du film sur l'alimentation, le troisième. Durant toute une semaine, on va y présenter 25 films dont le sujet est l'alimentation. De près ou de loin.

Cela va du long métrage Big Night (1996), l'histoire de deux frères qui veulent sauver le resto familial, jusqu'au court métrage d'horreur relatant la rencontre d'un céleri et d'un couteau.

On y présente aussi un épisode de la série La grande révolution de l'alimentation de Radio-Canada, celui où l'on voit comment New York se nourrit, ainsi qu'un documentaire sur les champignons. Un festival au menu très varié.

Notre obsession pour la nourriture a-t-elle aussi contaminé le grand écran?

Oui, répond Seth Unger, directeur du jeune festival new-yorkais, joint entre deux projections. «Si vous voulez prendre le pouls d'une culture, regardez ce qui est présenté à la télévision. Depuis quelques années, on voit des chefs superstars, des téléréalités sur l'alimentation et des émissions de cuisine, dit-il. Il fallait s'attendre à ce que ça arrive au grand écran.»

Le festival new-yorkais est aussi porté par la «littérature alimentaire». Les livres de Michael Pollan (The Omnivore's Dilemma, In Defense of Food) auraient-ils été si populaires s'ils avaient été publiés il y a 10 ans?

Probablement pas.

Même chose pour le récit canadien The 100 Miles Diet, l'histoire d'un couple de végétariens qui ne mangent que des ingrédients locaux durant un an. Le livre est d'ailleurs déjà devenu une série télé.

«Nous aurions peut-être pu faire notre festival il y a 10 ans, mais il aurait été plus modeste», croit Seth Unger. Depuis, dit-il, les films sur l'alimentation se sont multipliés.


Durant les deux dernières années on a ainsi pu voir Le monde selon Monsanto ou Nos enfants nous accuseront de la France. Évidemment, des États-Unis, Fast Food Nation et Supersize Me de Morgan Spurlock détiennent les records de box-office en termes de documentaires alimentaires.

Mais Food, Inc. devrait les détrôner, car il est destiné à un public plus large.