Deux rôles assez sombres en moins d'un an pour Claude Legault, qui interprète un militaire tourmenté dans La cité, après avoir joué le père terriblement vengeur dans Les 7 jours du talion.

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Le personnage de Marc dans Minuit le soir, qui représente un tournant majeur dans sa carrière, continue d'influencer son casting, mais il fait attention de ne pas se répéter. «J'ai refusé beaucoup de rôles qui ressemblaient à Marc ces dernières années. Si je n'ai pas la capacité de me démarquer de ce personnage, je ne le fais pas.»

C'est pourquoi il a exigé quelques modifications au rôle du capitaine Mandel dans La cité. «Je ne voulais pas juste jouer un méchant. Je voulais qu'on comprenne d'où il vient.»

Sinon, travailler avec Kim Nguyen l'intéressait beaucoup. «J'aime ça, les films de Kim. C'est toujours une réflexion tout en douceur. Il est assez difficile à cerner, un peu aérien dans sa façon de voir les choses, il y a une poésie dans son travail. Je pense que c'est le côté humaniste qui le définit. C'est un gars qui aimerait que les humains s'entendent.»

Entente il y a eu sur le plateau de La cité, c'est ce qui a fasciné Claude Legault. «Il y avait des juifs, des musulmans, des chrétiens, et nous n'étions pas en train de faire la guerre, même si c'était le sujet, mais un film. C'était un beau projet commun.»

«Ce que j'ai trouvé intéressant dans cette production, dit Pierre Lebeau, c'est la concordance et la parfaite harmonie entre la réalisation, la scénarisation, la direction artistique, la direction photo... C'était beau de voir ça. Les lieux où l'on a tourné sont bien exploités visuellement, et le mélange des cultures s'affiche bien à l'écran. Kim est quelqu'un de très rassembleur.» Pierre Lebeau interprète un collègue médecin de Max (Claude Legault), une modeste présence dans le film, mais une deuxième collaboration avec Nguyen après Truffe. «C'est peut-être mon plus petit rôle en carrière, mais c'est l'une de mes plus grandes expériences personnelles. J'appréhendais le désert, j'y voyais là un lieu d'angoisse total, mais j'ai vécu les semaines les plus calmes de ma vie.»

La très belle Sabine Karsenti, dont les traits physiques lui permettent un casting international, joue ici une femme hérénite. «L'univers de Kim, c'est un mélange entre le rêve, la fable, la mythologie, l'abstrait. Mais autant son imaginaire est sans limite, autant il est droit et sait où il va sur un plateau.»

Pour la crédibilité de l'histoire, qui se déroule à l'époque coloniale française en Afrique du Nord, Claude Legault et Pierre Lebeau ont dû adapter leur accent. Ce qui n'était pas un problème pour Lebeau, rompu aux classiques du répertoire, mais un nouveau défi pour Legault. «J'ai travaillé avec Anne Masson, qui enseigne à l'École nationale de théâtre. C'était comme apprendre un nouveau langage pour moi. J'ai demandé à Jean-Marc Barr de me surveiller!