Outre le réalisateur Philippe Gagnon, La Presse a eu l'occasion d'échanger avec les trois principaux comédiens du film. Propos et confidences sur Le poil de la bête et sur des oeuvres qui, dans le passé, leur ont fait dresser les cheveux sur la tête...

GUILLAUME LEMAY-THIVIERGE

Son personnage: Joseph Côté, séducteur, fuyard et superhéros

Ce qu'il en dit: «Joseph Côté est un coureur de jupons assez habile pour avoir eu une aventure avec la femme de l'intendant! Mais après cela, il doit se sauver et ne doit plus être séducteur. Il ne doit plus attirer les regards. Il prend l'identité d'un cadavre pour effacer son identité avant de se rendre compte que le mort était le père Brind'amour, célèbre tueur de loups-garous. Il a alors une grosse pression sur les épaules!»

«J'ai toujours rêvé de faire un film comme celui-là. Je viens de l'époque d'Indiana Jones et des Goonies, un film d'aventure pour des jeunes avec des jeunes. De voir ce projet avec de l'aventure, de l'action, du fantastique, un peu d'humour, une histoire d'amour, des personnages plus «pétés» les uns que les autres, j'en revenais pas. C'était comme un rêve.»

Enfant, à Saint-Jérôme: «J'avais peur du noir, j'avais peur de la forêt. Je me souviens que mon père m'avait amené dans le bois. On restait là sans bouger à écouter les bruits. Il me disait de lui parler de mes peurs, il m'expliquait l'origine de tous les bruits, ce qui fait qu'en jouant avec mes amis, j'ai arrêté d'avoir peur. Mais je hais toujours les films d'horreur qui finissent par me faire peur, avec des méchants qui s'en viennent. Je finis par embarquer là-dedans. Je déteste les maisons hantées. C'est pire que tout. Je suis traumatisé comme un enfant.»

Ses projets: Il vient de terminer le tournage du film Frissons des collines. Il s'occupe de son Aérodium, a recommencé à faire du parachute et passe du temps avec ses deux enfants. «Dernièrement, j'ai beaucoup travaillé. Alors, j'essaie de prendre des vacances.»

ANTOINE BERTRAND

Son personnage: Vadeboncoeur, forgeron plutôt bonne pâte

Ce qu'il en dit: «J'aurais pu m'appeler Antoine Vadeboncoeur et ç'aurait été bien correct (rires). Le nom inspire cette espèce de bonhomie, de gars jovial, de gentil géant. Des choses que je suis capable de jouer.»

«J'aime le côté loyal et fidèle de ce gars-là. J'aime la dualité à laquelle il est confronté entre sa gang, les censitaires, et son nouvel ami, le père Brind'amour. Il est un peu groupie de lui quand il apprend qui est ce nouvel arrivant, célèbre tueur de loups-garous. Pour lui, c'est comme s'il avait rencontré Mick Jagger.»

Le comédien a pris le temps de connaître son personnage et d'analyser son rôle en Nouvelle-France. «Lorsque, le premier jour de tournage, je me suis comparé à Sébastien Huberdeau, j'ai bien vu que nous n'étions pas de la même communauté d'esprit. Moi, j'avais les ongles sales et de la bouette dans le visage alors que lui (fils de seigneur) était tout bien fardé et sentait bon.»

«Au-delà du personnage, c'est rare qu'on puisse faire à la fois un film d'époque et d'aventure. Il est rare d'avoir une telle occasion. Lorsqu'elle se présente, on ne la laisse pas passer.»

Enfant, à Granby: «Je me souviens d'avoir regardé des films tels Le loup-garou de Londres, Silver Bullet avec Corey Haim ou Teen Wolf avec Michael J. Fox. C'est sûr que c'est un univers lié à l'enfance. On veut y croire. Avec Le poil de la bête, on a eu l'occasion de retrouver le sens du jeu à l'état pur. On était dans les bois, il faisait noir et froid, on travaillait avec une torche dans la main. On s'est retrouvés comme à l'état de petit gars.»

Ses projets: Il coanime l'émission Les enfants de la télé avec Véronique Cloutier, participe au tournage du film Starbuck mettant en vedette Patrick Huard et entreprend une tournée avec la pièce de théâtre Le Pillowman en novembre.

VIVIANE AUDET

Son personnage: Marie Labotte, fille du Roy avec du caractère

Ce qu'elle en dit: «Marie avait de la drive. C'était une femme de tête pour son époque (1660). Je trouvais cela intéressant. Elle est une leader pour sa soeur (qu'elle tente de marier au fils du seigneur) jusqu'à ce qu'elle la jette carrément dans la... gueule du loup. C'est une femme ambitieuse, pas la jeune nymphette romantique. Si elle vivait aujourd'hui, Marie Labotte porterait un chapeau de cowboy et des pantalons de cuir (rires).»

«Ce que j'ai d'abord aimé dans ce film est le ton. Les auteurs avaient une façon particulière d'écrire les choses. Ce n'était pas un français trop franchouillard ou trop québécois. Et il y avait beaucoup d'humour à travers tout cela.»

Elle voit des correspondances entre le film de Gagnon et les univers décrits dans les contes de Fred Pellerin. «On plonge dans l'histoire et dans notre histoire. J'ai fait quatre films dont trois sont d'époque. Et les films qui reculent si loin dans le temps sont rares», dit-elle, trop heureuse d'avoir eu cette occasion.

Enfant, à Maria en Gaspésie: «J'étais super peureuse. Mais ce que j'aimais, c'était les films où il y avait à la fois de l'horreur et de l'humour. Je suis une fan finie de Bettlejuice. Je crois l'avoir vu pour vrai environ 200 fois. L'humour venait désamorcer l'horreur et me rendait ce genre de films-là accessible.» Elle croit que ce sera aussi le cas avec Le poil de la bête, où les spectateurs pourront facilement relativiser les choses.

Ses projets: Elle a participé au tournage de Frissons des collines, se prépare à la quatrième saison de Belle-Baie et jouera en avril dans la pièce Gunshot de Lulla West à la salle intime du théâtre Prospero. Mais aussi, cette auteure-compositrice-interprète prépare fébrilement la sortie de son deuxième album.

Lisez également Des loups-garous en Nouvelle-France.