Montréal soulignera deux fois plutôt qu'une le centenaire de la révolution mexicaine. Pendant que le long métrage Revolucion ouvrait hier soir la Semaine du cinéma mexicain au Cinéma du Parc, la galerie Espacio Mexico présente jusqu'au 26 novembre une exposition de photos d'anciens révolutionnaires aujourd'hui décédés.

Projeté en première canadienne, Revolución est un collectif de 10 courts métrages réunissant les meilleurs cinéastes mexicains actuels, de Rodrigo Pla à Amat Esclalante, en passant par Carlos Reygada et Gael Garcia Bernal.

Leur regard sur cet épisode historique est personnel et totalement contemporain, dit Yuri Berger, organisateur de la Semaine du cinéma mexicain. En d'autres mots, il ne faut pas s'attendre à une glorification de Pancho Villa et Emiliano Zapata.

«Ce sont des films assez critiques», ajoute M. Berger, en insistant particulièrement sur le court de Reygadas. «Il a invité des amis chez lui, les a saoûlés et les a ensuite filmés. C'est son portrait de la société mexicaine d'aujourd'hui.»

Pivot de la programmation, Revolución sera entouré d'une dizaine de films de cinéastes qui ont révolutionné le cinéma mexicain à diverses époques. Cela inclut trois films surréalistes de Luis Bunuel (Nazarin, La ilusion viaja en Tranvia, El Grand Calavera), deux films psychédéliques d'Alexandro Jodorowsky (El Topo, La montagne sacrée), un film psychotronique du lutteur Santo (Santo y Blue Demon vs Los Monstruos) et des films plus récents signés Reygadas (Lumière silencieuse) et Iñarritu (Amores perros).

La Semaine du cinéma mexicain, qui se déroule jusqu'au 26 novembre, est une «célébration» ponctuelle, assure M. Berger, en assurant que l'événement ne sera tenu qu'en 2010.

Vieux guérilleros

Où sont passés les anciens guérilleros zapatistes? Tous morts, bien entendu. Mais au début des années 1990, quelques-uns étaient encore en vie. Le photographe canadien Jon Guido Bertelli est allé les retrouver dans l'État de Morelos et les a immortalisés dans toute la splendeur de leurs rides, de leurs souvenirs et de leurs cicatrices.

Avis aux intéressés: ses splendides clichés en noir et blanc sont exposés jusqu'au 26 novembre à L'Espacio Mexico, galerie d'art abritée par le consulat du Mexique à Montréal.

Née d'une insurrection rurale et indienne, la révolution mexicaine a duré officiellement un an, avant de se transformer en une sanglante guerre civile qui aurait causé 500 000 à 1 000 000 morts.

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Semaine du film mexicain, au Cinéma du Parc, du 18 au 25 novembre; Les derniers zapatistes, à l'Espacio Mexico, 2055, rue Peel, local 1000.