Épuisé par le magasinage de Noël? Pourquoi ne pas faire une pause «trilogique» à la Cinémathèque québécoise?

Du 8 au 23 décembre, la Cinémathèque propose en effet un intéressant programme constitué de 11 trilogies sur des thèmes diversifiés. Trilogie théologale, trilogie marseillaise, trilogie «Trois couleurs», celles-ci se déclinent sur de nombreux registres.

«Déjà, à ses débuts, le cinéma utilisait le concept de la trilogie, nous apprend la Cinémathèque dans son programme du mois de décembre. Au temps du muet, il y avait les petits films «à suivre» et les feuilletons cinématographiques à épisodes.»

L'institution a remonté jusqu'aux années 1930 pour nous proposer sa plus vieille trilogie, celle dite des Maxime par le tandem de cinéastes Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg. Dans une Russie communiste naissante, Maxime est un genre de héros au service du peuple qui survit à toutes sortes de péripéties.

Vient ensuite la trilogie marseillaise, inspirée des oeuvres théâtrales de Marcel Pagnol. Tournés dans les années 30, les films Fanny, Marius et César nous entraînent dans la vie du sud de la France. Pagnol a déjà résumé son travail en disant que ces trois pièces se voulaient un hommage sincère et authentique à la ville de Marseille.

La programmation, qui survole ainsi tout le XXe siècle, n'oublie pas au passage l'incontournable trilogie des couleurs (Bleu, Blanc, Rouge) de Krzysztof Kieslowski dans laquelle ont notamment joué Juliette Binoche, Julie Delpy et Jean-Louis Trintignant.

Bernard Émond

Incursion au XXIe siècle aussi avec la trilogie théologale de Bernard Émond, La Neuvaine, Contre toute espérance et La Donation. Rappelons qu'il y a quelques jours à peine, l'Association des critiques de cinéma du Québec consacrait La Neuvaine comme le meilleur film québécois de la décennie.

Vous êtes un fan de Lars von Trier? La Cinémathèque propose la trilogie «Coeur d'Or» avec les films Breaking The Waves, Les Idiots et Danser dans le noir. Aussi au programme: les trilogies du Belge Lucas Belvaux, du Coréen Park Chan-Wook et du grand cinéaste indien Satyajit Ray, et encore d'autres à propos de thématiques particulières: l'intolérance, la vengeance et la condition de l'homme.

Précieux dons

Par ailleurs, la Cinémathèque québécoise s'est enrichie de précieux dons de collections au cours des derniers mois. La scénariste et productrice Fabienne Larouche, le cinéaste François Girard et le producteur et homme de cinéma René Chénier lui ont versée une partie de leurs archives.

Fabienne Larouche a ainsi fait don de plus de 2000 scénarios, 16 500 photographies et plusieurs accessoires utilisés lors de la production et de l'enregistrement des émissions Les Bougon, Fortier et Virginie.

De son côté, François Girard a remis à l'institution un fonds d'archives incluant des vidéocassettes, des DVD, des documents textuels, des affiches et des photographies. «La majorité de ces documents sont reliés à plusieurs titres importants de François Girard comme Soie, Le violon rouge et Trente deux films brefs sur Glenn Gould», indique la Cinémathèque dans un communiqué.

On y retrouve également des scénarios jamais réalisés et un exemplaire unique d'un film d'animation en 16 mm tourné par Girard en 1983.

Enfin, René Chénier a remis à la Cinémathèque des bobines de films, des documents textuels, des photographies ainsi que 45 marionnettes et accessoires utilisés lors du tournage du film Hugo et le dragon.

Tous ces objets sont de précieux documents historiques qui peuvent autant servir les chercheurs que le grand public. Les archives de la Cinémathèque sont régulièrement rendues accessibles au public grâce à des expositions, des projections ou encore ses collections en ligne.

Tous les détails de la programmation se trouvent sur le site de la Cinémathèque: www.cinematheque.qc.ca.