Ethan Hawke juge que l’industrie du cinéma a drastiquement changé depuis qu’il a tenu l’affiche dans les films à succès Reality Bites et Before Sunrise.

«Je ne crois pas que nous savions, dans les années 1990, à quel point nous étions chanceux de tourner des films indépendants», a affirmé l’acteur mardi lors d’une entrevue réalisée au Festival international du film de Toronto.

«Ce qui était mon pain et mon beurre, c’est-à-dire tourner dans des films dotés de budgets moyens, qui sont en quelque sorte à la fois des films artistiques et populaires, cela n’existe plus.»

Ethan Hawke, qui est de passage à Toronto pour faire la promotion du long métrage français La femme du Vème, estime que la technologie a démocratisé la réalisation de films. Mais il y a un hic.

«Si vous voulez faire un film, le moment n’a jamais été aussi propice. N’importe qui peut faire un film... si vous avez quelque chose d’important à dire, vous pouvez le faire», a-t-il dit.

«Le problème, c’est qu’il n’a jamais été aussi difficile de faire un film, le sortir en salles et arriver à se faire assez d’argent pour survivre, soutient Ethan Hawke. Quand Richard Linklater a fait Slacker (1991) avec 16 000 $, personne n’y croyait. Maintenant, cela ne voudrait plus rien dire.»

Ethan Hawke se trouvait à Londres pour un projet théâtral lorsqu’il a appris que le réalisateur Pawel Pawlikowski souhaitait le rencontrer. L’acteur n’avait alors jamais entendu parler du cinéaste d’origine polonaise, mais il a rapidement été captivé par son oeuvre, qui comprend les films Last Resort (2000) et My Summer of Love (2004).

«J’étais tellement excité de prendre connaissance de cette nouvelle voix du cinéma, a lancé l’acteur âgé de 40 ans. Il est clairement un cinéaste important.»

La femme du Vème est basé sur un roman de Douglas Kennedy, dans lequel un conférencier américain (Ethan Hawke) se rend à Paris pour tenter de faire la paix avec son épouse et sa fille. Lorsque ces dernières se montrent réfractaires face à sa démarche, il se réfugie dans une mystérieuse pension et développe une relation avec une traductrice (Kristin Scott Thomas).

Même si ses cours de français remontaient à l’école secondaire, Ethan Hawke n’a pas hésité à plonger.

«Ce qui est génial, pour un acteur, c’est que le travail permet de réaliser plein de trucs que l’on espère secrètement faire - que ce soit un truc aussi stupide que de se raser la tête ou quelque chose de sérieux, comme se remettre en bonne forme physique ou apprendre le français!»