Un an après que le film Argo, réalisé par Ben Affleck, eut soulevé la controverse à propos du rôle du Canada lors de la crise des otages américains en Iran en 1979, un documentaire canadien vise à rétablir les faits.

Our Man in Tehran offre une vision large de l'opération à haut risque consistant à évacuer six citoyens américains de Téhéran, alors en plein soulèvement islamiste, affirment le producteur torontois Larry Weinstein, et le réalisateur Drew Taylor, qui y fait ses premières armes.

Alors que son film sera présenté en première lors du Festival international du film de Toronto (TIFF) le 12 septembre, M. Weinstein dit espérer que son oeuvre permettra de «clore» le dossier ouvert lorsqu'Argo a pris l'affiche l'an dernier.

Le thriller de Ben Affleck s'est concentré sur les exploits de l'agent de la CIA Tony Mendez, suscitant l'ire de l'ancien ambassadeur canadien en Iran Ken Taylor, ainsi que celle de l'ex-président américain Jimmy Carter, qui estimaient tous les deux que le film minimisait le rôle joué par le Canada.

Our Man in Tehran se concentre plutôt sur M. Taylor et examine le paysage politique complexe qui a mené une foule en colère à prendre d'assaut l'ambassade américaine dans la capitale iranienne. Cinquante-deux Américains ont été pris en otage pour protester contre l'appui de l'Occident au shah qui venait d'être renversé, mais six diplomates ont réussi à s'enfuir dans la ville.

La première du film s'accompagnera d'une discussion en direct avec Ken Taylor, qui a hébergé les six Américains avant de leur fournir de faux documents pour fuir le pays dans le cadre d'une opération conjointe entre le Canada et les États-Unis.

Malgré les plaintes, M. Weinstein dit considérer Argo comme un «excellent film», même s'il prend certaines libertés avec l'Histoire.

En plus d'un entretien avec l'ex-ambassadeur Taylor pour le documentaire, Our Man in Tehran rassemble également des entrevues avec M. Mendez, avec le premier ministre canadien de l'époque Joe Clark, avec l'ex-ministre des Affaires étrangères Flora McDonald, avec quatre des six "invités" américains, ainsi qu'avec Bill Daugherty, un ancien agent de la CIA et un ex-otage.

Le TIFF prend son envol ce jeudi.