Sélectionné par la Berlinale dans la section Génération, section parallèle consacrée aux thématiques jeunesse, Les faux tatouages, tout premier long métrage de Pascal Plante, était projeté à la Haus der Kulturen der Welt (Maison des cultures du monde), mercredi. Nous avons recueilli ses impressions au lendemain de la présentation.

Pour cette première européenne, la splendide salle de 1038 places était presque comble d'un public majoritairement jeune. Et celui-ci a manifesté haut et fort son appréciation en applaudissant chaudement le réalisateur, les acteurs Anthony Therrien et Rose-Marie Perreault, la productrice Katerine Lefrançois et le directeur photo Vincent Allard. Et en posant de nombreuses questions lors de la discussion après le film.

«Entendre les gens rire pendant la projection et venir me voir émus à la fin, certains même en pleurs, c'est ça, ma paye. C'est une des premières fois que j'avais un aussi beau retour de la part des jeunes», explique Pascal Plante.

Le Québec à Berlin

Cette projection acclamée couronnait une semaine riche en émotions pour le cinéaste. Arrivé au lendemain de l'ouverture du festival en compagnie de son équipe, Pascal Plante a eu l'occasion de voir quelques films, dont En attendant Avril de son ami Olivier Godin, présenté à la Semaine de la critique.

«La Berlinale, ce n'est pas juste une bulle de l'industrie. Il y a beaucoup de jeunes, des étudiants en cinéma, un vrai public. C'est un festival prodigieux. Tu es dans des salles incroyables, tu vois ton film dans des conditions parfaites, tu tâtes le pouls du vrai public.»

Les rencontres entre collègues cinéastes et gens de l'industrie sont également nombreuses lors d'un festival de catégorie A comme la Berlinale. Ainsi, l'équipe a eu l'occasion de prendre part à plusieurs dîners, réceptions à l'ambassade et autres soirées spéciales. Lundi dernier, Pascal et son équipe étaient invités à un repas organisé pour les artisans de la section Génération. L'occasion idéale de rencontrer l'équipe du film Les rois mongols, présenté dans la même section.

«Luc Picard était assis à côté de nous. Luc, on le connaît tous parce que c'est un comédien vedette, mais je ne l'avais jamais rencontré. L'ironie est que ça prend un festival à l'étranger pour rencontrer autant des gens du Québec et du Canada.»

Avec la présence de représentants de Téléfilm Canada et de la SODEC, Pascal Plante a également eu l'occasion de réseauter, mettant ainsi un visage sur des gens de l'industrie dans le cadre de rencontres à l'ambassade du Canada. «Je n'étais jamais allé dans une ambassade de ma vie et là, en une semaine, j'y suis allé trois fois! Je le prends avec un grain de sel et avec un peu d'humour parce qu'on a fait un film punk avec des bouts de ficelle.»

Le glamour d'un tapis rouge

Grâce aux bons contacts de son publiciste Laurent Boyé, l'équipe des Faux tatouages a eu la chance de fouler le tapis rouge de la soirée hommage à Willem Dafoe tenue mardi au Berlinale Palast. Le réalisateur et son équipe ont été habillés, coiffés et maquillés tandis que des entreprises prêtaient montres, bracelets et boucles d'oreilles pour l'occasion. «Ce n'est pas mon genre, mais les acteurs trouvaient ça excitant. J'ai dit: O.K., on va jouer le jeu. Combien de fois dans ta vie tu vas faire ça?»

«Les photographes aimaient beaucoup Rose-Marie. C'est une naturelle, elle a une photogénie, un petit je-ne-sais-quoi, poursuit le cinéaste. C'est une star. On s'est fait dire: "Les gars, tassez-vous, on la veut, elle."» 

Enfin, dans le cadre du Marché du film, Les faux tatouages a été projeté à deux reprises aux distributeurs internationaux grâce à l'insistance de Séville international. Le réalisateur affirme que le film a suscité beaucoup d'engouement auprès des acheteurs, plusieurs ayant même réclamé une copie de visionnement. La Chine a déjà acquis les droits, les pourparlers vont bon train avec les pays de l'Europe francophone et les États-Unis manifestent un grand intérêt pour le film. Une histoire à suivre.

Photo Katerine Lefrançois, fournie par la production

L'actrice Rose-Marie Perreault, qui incarne le rôle de Mag dans Les faux tatouages, s'est fait accaparer par les photographes qui sont tombés sous son charme et voulaient la photographier dans tous les angles possibles.

Photo Laurent Boyé, fournie par la production

L'horloger Glashütte, partenaire officiel de la Berlinale, a prêté une de ses montres au réalisateur Pascal Plante dans le cadre de son présence sur le tapis rouge. On le voit ici en pleine session photo.