(Paris) Une enquête a été ouverte après la plainte d’une décoratrice accusant l’acteur français Gérard Depardieu de l’avoir agressée sexuellement lors du tournage des Volets verts en 2021, a indiqué mardi le parquet de Paris, confirmant une information du site d’investigation Mediapart.

C’est la troisième enquête en France visant l’acteur âgé de 75 ans.  

Le géant du cinéma français est inculpé depuis décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, et une enquête a été ouverte après la plainte en janvier d’une ancienne assistante de tournage, qui l’accuse d’agression sexuelle en 2014.

L’avocat de M. Depardieu, Me Christian Saint-Palais, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

La plaignante, prénommée Amélie et âgée de 53 ans, a adressé le 23 février une plainte au parquet de Paris.

Elle dénonce des faits d’agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes commis par Gérard Depardieu lors du tournage du film Les Volets Verts, réalisé par Jean Becker, sur lequel elle était décoratrice-ensemblière.

D’après son récit à Mediapart, l’acteur de Cyrano de Bergerac aurait tenu de nombreux propos graveleux pendant le tournage à Paris, le 10 septembre 2021, puis ultérieurement l’aurait « attrapée avec brutalité » et lui aurait « pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu’à ses seins ».  

L’agression dénoncée aurait été interrompue par les gardes du corps de l’acteur. « Ses gardes du corps l’ont emmené », a-t-elle confié à Mediapart. « Il hurlait et riait tout seul. Il m’a lancé : “On se reverra, ma chérie !” J’étais stupéfaite, secouée. Cela n’a duré que quelques instants, mais cela résonne encore », a-t-elle encore affirmé.

Dans un entretien à l’AFP publié mardi, l’actrice Anouk Grinberg, elle aussi au générique des Volets verts, a relaté les « salaceries » de Gérard Depardieu « du matin au soir » lors du tournage.

« Il y avait, paraît-il, une dame (référente) dévolue (à prévenir les) agressions. On ne me l’a jamais présentée, […] elle n’a jamais apporté son soutien aux femmes qui se sont fait agresser. Elle n’est jamais intervenue quand on entendait parler de moule, de chatte, de bite, de se faire sucer », a-t-elle assuré.

« Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme », avait de son côté affirmé Gérard Depardieu dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien français Le Figaro le 1er octobre, faisant référence aux accusations de Charlotte Arnould.