Pour son 5e long métrage, le cinéaste italien Emanuele Crialese (Respiro) est allé puiser dans ses propres souvenirs d’enfance pour offrir une chronique familiale décapante.

L’immensità

PHOTO FOURNIE PAR LA MOSTRA DE VENISE

Penélope Cruz dans L’immensità, un film d'Emanuele Crialese.

Une performance vibrante de Penélope Cruz

Dans un quartier de Rome, dans les années 1970, vit une famille comportant trois enfants, dont l’aînée, âgée de 12 ans, tient à ce que son identité soit masculine. Penélope Cruz, qui joue en italien un personnage d’origine espagnole vivant en Italie depuis très longtemps, trouve encore une fois le moyen d’offrir une performance vibrante. Dans le rôle de la mère qui ne peut exprimer sa fantaisie qu’à travers son lien avec ses enfants, mais dont les envies d’expression sont réprimées dans tous les autres aspects de sa vie, l’actrice est remarquable. On retiendra notamment ces apartés où des scènes d’émissions de variétés de l’époque sont recréées, au cours desquelles Penélope Cruz se transforme en Rafaella Carrà…

Les enfants des autres

PHOTO MARCO BERTORELLO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Rebecca Zlotowski, réalisatrice de Les enfants des autres

Un portrait sensible et contemporain

Il n’y a pas d’effets dramatiques dans Les enfants des autres, présenté à la Mostra dimanche en compétition officielle. Rebecca Zlotowski (Grand Central) a plutôt choisi l’émotion sincère pour décrire le parcours d’une femme de 40 ans (Virginie Efira, excellente), qui s’attache à la fillette de 5 ans dont son nouvel amoureux (Roschdy Zem, toujours parfait) est le père. Sans que rien ne soit souligné à gros traits, cette situation force chez l’héroïne une réflexion sur la maternité et sur le désir d’enfanter ou pas. Empruntant un point de vue plus rare, la cinéaste se concentre ainsi sur le rôle de belle-mère, dans une relation où la mère biologique (Chiara Mastroianni) est aussi très présente dans la vie de l’enfant. Quelle est la nature de l’attachement dans ces circonstances ? Et qu’advient-il ensuite ? S’inspirant de classiques des années 1980 comme Shoot the Moon (Alan Parker) ou Kramer vs. Kramer (elle utilise d’entrée de jeu une pièce de Vivaldi entendue dans le film de Robert Benton), Rebecca Zlotowski dresse un portrait sensible et très contemporain.