(Rome) La Mostra de Venise, doyen des festivals de cinéma, a demandé mardi « la libération immédiate » du cinéaste et opposant iranien Jafar Panahi, interpellé lundi à Téhéran.

Dans un communiqué, la Biennale de Venise, qui chapeaute la Mostra, exprime sa « profonde consternation » après l’arrestation du réalisateur « pour avoir manifesté avec d’autres collègues contre l’arrestation de deux autres cinéastes, Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad ».

« La Biennale de Venise unit sa voix aux nombreuses autres qui se sont élevées dans le monde pour condamner les actions de répression en cours, et demande la libération immédiate des réalisateurs arrêtés ».

Cet appel intervient alors que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahiana été reçu lundi à Rome par son homologue italien Luigi Di Maio.

Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère italien des Affaires étrangères ne fait aucune mention de ces arrestations, qui ont créé un tollé dans le monde du cinéma.

Âgé de 62 ans, M. Panahi est l’un des cinéastes iraniens les plus primés. Outre un Lion d’or en 2000 à Venise pour Le cercle, il a obtenu notamment le Prix du scénario à Cannes en 2018 avec Trois Visages, trois ans après l’Ours d’Or à Berlin pour Taxi Téhéran.

Artiste dissident, M. Panahi avait été arrêté en 2010 puis condamné à six ans de prison et 20 ans d’interdiction de réaliser ou d’écrire des films, voyager ou s’exprimer dans les médias. Il continuait cependant à travailler et vivre en Iran.

Il avait été condamné pour « propagande contre le régime », après avoir soutenu le mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique.