William Hurt, légende d’Hollywood, s’est éteint à l’âge de 71 ans dimanche, entouré de sa famille. Au cours de sa longue carrière, l’acteur américain, épris de la langue française, a joué dans plusieurs œuvres québécoises, comme Papillon bleu.

« C’est avec une grande tristesse que la famille Hurt pleure le décès de William Hurt, père bien-aimé et acteur oscarisé, le 13 mars 2022, une semaine avant son 72anniversaire », a indiqué son fils dans un communiqué publié par plusieurs médias. « Il est décédé paisiblement, en famille, de causes naturelles. »

En mai 2018, l’acteur avait été diagnostiqué d’un cancer de la prostate à un stade incurable. Son fils n’a toutefois pas précisé si c’était la cause de la mort.

William Hurt, né à Washington en 1950, a marqué plusieurs générations de spectateurs. Il est connu pour ses rôles dans des films populaires comme The Big Chill (Les copains d’abord).

Au cours de sa carrière, William Hurt a été candidat à l’Oscar du meilleur acteur à trois reprises. Il l’a emporté en 1986 pour le rôle du détenu homosexuel dans Le Baiser de la femme-araignée. Il a aussi été parmi les cinq finalistes en 1987 pour Les Enfants du silence et en 1988 pour Broadcast News.

Il avait fait ses débuts au cinéma dans le film fantastique de Ken Russell, Au-delà du réel. Plus récemment, l’acteur s’est retrouvé dans Black Widow (2021), The Miracle Season (2018), Robin des Bois (2009) et Into the Wild (2008).

Des liens avec le Québec

Au Québec, William Hurt tenu un rôle dans le film Le Papillon bleu (2004) de la réalisatrice Léa Pool. Il a aussi joué de façon épisodique dans le téléroman Rivière des Jérémie, diffusé sur les ondes de Radio-Canada entre 2001 et 2002. Cette année-là, il a par ailleurs participé au film Au plus près du paradis (2002), coproduit par Denise Robert.

PHOTO ROBERT MAILLOUX, ARCHIVES LA PRESSE

William Hurt lors du lancement du film Le Papillon bleu, à Montréal en 2004

« ​​C’était un homme d’une grande intensité, d’une grande sensibilité », témoigne Denise Robert, jointe au téléphone dimanche soir, alors qu’elle venait à peine d’apprendre la mort de l’acteur. « Il était extrêmement privé, ajoute-t-elle. Je l’admirais beaucoup, parce qu’il était d’une grande intelligence. »

En entrevue avec La Presse en 2008, William Hurt avait raconté son intérêt pour la langue de Molière, datant de son enfance. L’acteur a d’ailleurs eu une fille, sa cadette, avec l’actrice française Sandrine Bonnaire.

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Violence et alcoolisme

La carrière de l’acteur a cependant été entachée par des allégations de violence conjugale et des histoires d’alcoolisme.

En 2010, l’actrice américaine Marlee Matlin a accusé William Hurt d’agression sexuelle et d’abus psychologiques dans un mémoire intitulé I’ll Scream Later, tel que rapporté dans le média américain Daily Beast.

Une autre ex-partenaire, Sandra Jennings, l’a qualifié de « soûlon violent, enclin aux délires religieux », selon un article du journal britannique The Guardian, publié en 2005.

Avec l’Agence France-Presse