Le ton de The Dictator est donné dès la première image. Celle de Kim Jong-il. Le film de Larry Charles (Borat, Brüno), nous indique-t-on, est dédié à la « tendre mémoire » du dictateur nord-coréen...







On nous résume ensuite le parcours de l’amiral général Aladeen, devenu chef d’État à 7 ans, après que son père, malheureusement allergique aux grenades, eut succombé à un bête accident de chasse au cours duquel il a reçu 93 balles.




The Dictator navigue entre la satire politiquement incorrecte et la farce grasse et scatologique. Les gags puérils pullulent et le mauvais goût tient le haut du pavé. Mais à travers l’humour de cuvette se dégage une féroce critique de notre époque, de la complaisance des dirigeants politiques envers la corruption des multinationales qui en profitent, et des jeux de coulisse qui maintiennent ce système nauséabond.




L’amiral général Aladeen, peu futé, a besoin d’un nouveau double pour esquiver les multiples tentatives d’assassinat dont il fait l’objet. On recrute un berger, encore moins futé que lui, dans les montagnes reculées de la République de Wadiya. L’oncle d’Aladeen, éminence grise du gouvernement (Ben Kingsley), tente alors un coup d’État. Et Aladeen se retrouve à travailler à Brooklyn, dans une épicerie écolo tenue par une idéaliste poilue sous les aisselles (Anna Faris).




On pense un peu à Coming To America, avec Eddie Murphy. Les références pop sont nombreuses, comme les éclats de rire francs, et le film se permet une critique assez acerbe des États-Unis, mais on aurait souhaité un peu plus de satire politique (« La Chine aussi est une démocratie », dit en riant un délégué chinois à l’ONU) et un peu moins de références scatologiques.




Sous la barbe hirsute de ce personnage en or (de sa collection de Hummer à ses pistolets, tout est doré), croisement entre Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi, Sacha Baron Cohen nous livre une autre facette de son immense talent comique. Mais avec le potentiel qu’on lui connaît, on reste un peu sur notre faim.




Comédie de Larry Charles. Avec Sacha Baron Cohen, Ben Kingsley. 1 h 23.