Le groupe informatique Microsoft veut racheter ou s'allier au portail internet Yahoo!, afin de rivaliser avec leur concurrent commun, Google, sur le marché en plein essor de la publicité sur internet, ont révélé deux quotidiens américains vendredi.

Le groupe informatique Microsoft veut racheter ou s'allier au portail internet Yahoo!, afin de rivaliser avec leur concurrent commun, Google, sur le marché en plein essor de la publicité sur internet, ont révélé deux quotidiens américains vendredi.

Microsoft a demandé à Yahoo!, qu'il avait déjà approché sans succès les années précédentes, de rouvrir des négociations formelles pour un rachat ou une alliance, selon le New York Post et le Wall Street Journal. Les deux groupes n'ont rien voulu confirmer vendredi.

Les analystes jugent cependant crédible un tel rachat, au vu des difficultés rencontrées par Yahoo! ces derniers mois, et estiment un prix vraisemblable à environ 50 milliards de dollars. L'hypothèse a déclenché une telle spéculation vendredi que l'action Yahoo! a bondi de près de 20%.

Ils estiment que Microsoft, qui tire plus plus de 80% de ses recettes de la vente de ses logiciels Windows et Office, risque d'être à terme concurrencé par des logiciels gratuits sur internet, comme ceux lancés par Google ces deniers mois.

Microsoft cherche donc à se diversifier et mise sur la publicité sur internet, grâce à son portail internet MSN ou encore son service de courrier Hotmail, sur un marché publicitaire en ligne mondial de plus de 30 milliards de dollars, qui croît de 20% par an.

L'enjeu est de rattraper Google, qui règne sur plus du tiers du marché et ne cesse de creuser son avance. Google vient par exemple de souffler à tous ses concurrents, dont Microsoft, la société de publicité sur internet DoubleClick le mois dernier, acquise pour 3,1 milliards de dollars.

Une alliance entre Microsoft et Yahoo! les rapprocherait sérieusement de Google.

A eux deux, ils représenteraient en 2007 environ 4,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires publicitaire en ligne aux États-Unis (3,6 milliards pour Yahoo!, 1,3 milliard pour Microsoft), contre 6,2 milliards pour Google, selon le cabinet e-Marketer -- hors commissions aux sites partenaires.

Et selon le cabinet Comscore, leur part de marché cumulée dans les publicités sur les moteurs de recherche --les plus rentables-- atteindrait 38,4% aux États-Unis contre 48,3% pour Google.

Une telle fusion «est certainement une possibilité, car ils ont déjà eu des discussions auparavant», a déclaré à l'AFP Emily Riley, spécialiste de la publicité en ligne pour le cabinet Jupiter Research.

«MSN n'est pas la part la plus importante de Microsoft, ce sont les logiciels. A court terme, si Microsoft rachète Yahoo!, le plus sensé pour lui serait de séparer sa branche MSN et de le fusionner avec le portail de Yahoo!», a-t-elle jugé.

«A long terme, des logiciels de Microsoft en ligne financés par la publicité et s'appuyant sur un portail internet auraient du sens. Mais ce type de coopération pourrait coûter très cher et prendre énormément du temps», a-t-elle nuancé.

«Microsoft et Yahoo! sont des alliés naturels contre Google», a résumé à l'AFP Carmi Levy, analyste en chef du cabinet Infotech.

«Mais il n'est pas certain qu'ils parviennent à faire fonctionner une alliance», a-t-il ajouté.

Certains spécialistes n'y croient pas du tout. «Cela n'a pas beaucoup de sens pour Microsoft et encore moins pour Yahoo!», a commenté David Hallerman, analyste chez E-Marketer, jugeant qu'ils avaient beaucoup trop de différences.

Pour contrer Google, les deux groupes ont multiplié ces derniers mois tenté acquisitions ou innovations. Yahoo! a lancé une nouvelle plate-forme de régie publicitaire automatique, Panama, et racheté la plate-forme d'enchères publicitaires sur internet Right Media.

De son côté, Microsoft vient de racheter la société française ScreenTonic, spécialiste de la publicité sur téléphone portable, également en plein essor.