Une électrification accrue de ses véhicules, une gamme de 10 modèles reposant sur la même plateforme, une stratégie mondiale et une synergie de la production, voilà les orientations qu'a prises Ford ces 18 derniers mois. Résultat, le constructeur américain en avait beaucoup à dire et à montrer à l'ouverture du salon de Detroit, lundi. Ford se démarque de la concurrence. Et pourrait avoir pris un virage payant.

Encore une fois, Ford avait réquisitionné le Cobo Arena de Detroit pour présenter aux médias sa gamme de produits. Une gamme «éconergétique de nouvelle génération». Avec pour tête d'affiche sa nouvelle Focus, vendue en Amérique du Nord dès le début de cette année et qui se décline, rappelons-le, en trois modèles: un hayon cinq portes, une berline quatre portes et une toute nouvelle familiale destinée au marché européen. La Focus ST, véhicule hautes performances, sera lancée en 2012. Sans compter une nouvelle version à sept passagers du C-MAX, conférant à celui-ci un hayon mains libres.

Comme si cela ne suffisait pas, la marque à l'Ovale bleu a fait étalage de son orientation électrique. Avec la version tout électrique de sa Ford Focus, le premier véhicule du genre de la société, qui arrivera sur le marché à la fin de l'année. Avec la première mondiale du C-MAX Energi à cinq places, le premier véhicule hybride rechargeable de production de Ford, lancé en Amérique du Nord en 2012. Et avec le dévoilement - mondial aussi - du C-MAX hybride lancé sur le continent l'an prochain. On en oublierait presque l'arrivée du Transit Connect électrique, fourgon commercial.

Pour couronner le tout, Ford a donné un aperçu de ce que sera la prochaine génération de son Escape en dévoilant le Vertrek, un prototype de VUS compact.

La liste est longue mais terriblement révélatrice. Ford transforme sa gamme de produits. «Il s'agit d'offrir aux consommateurs un plus grand choix de véhicules éconergétiques de petite taille, tout en leur donnant aussi un choix de véhicules électrifiés. Maintenant, nous offrons encore plus aux consommateurs. De vrais choix et plus de produits», a dit Mark Fields, président de Ford Amériques.

Ces nouveaux produits proviennent d'une seule et même plateforme utilisée à l'échelle mondiale et baptisée «C». Le constructeur maximise ainsi son expertise en design et en ingénierie et optimise sa production partout dans le monde tout en en diminuant les coûts. Ses véhicules sont essaimés dans plus de 120 marchés sur la planète. Et Ford utilise évidemment la même plateforme pour ses véhicules électriques. Il a choisi de concevoir ses propres produits et non plus d'acheter, comme par le passé, des marques plus encombrantes qu'intéressantes.

Selon Alan Mulally, président et chef de la direction de Ford, «ces nouvelles voitures sont le résultat de notre plan ONE Ford, notre démarche de développement mondial. Aujourd'hui, il aboutit à une vision d'un plus grand nombre de produits, une entreprise plus robuste, grâce à une démarche mondiale plus intelligente, et grâce à des améliorations en matière d'économie de carburant et d'électrification».

Il pourrait cependant y avoir un revers à cette stratégie. Ford compte beaucoup sur les petites voitures. Si celles-ci sont en demande au niveau mondial, leurs ventes s'essoufflent par contre en Amérique du Nord depuis un an. Le consommateur décidera de l'avenir de Ford.