«Les unions, quosse ça donne», disait Yvon Deschamps il y a fort longtemps. On pourrait reprendre la même boutade aujourd'hui à propos de la version Turbo de la nouvelle berline de luxe de Porsche, la Panamera.

Bref, à quoi ça sert, sinon vous obligez à signer un chèque de 35 000$ de plus que pour la version 4 S que j'ai essayée récemment et qui, en général, avait fort bien passé l'examen.

 

Non seulement la Turbo fait payer très cher ses 100 chevaux additionnels, mais elle n'offre pas le même plaisir que la 4 S, plus souple et, surtout, plus docile. Au volant de la Porsche Panamera Turbo, on a cette impression de brusquerie tant du moteur V8 que de la transmission à double embrayage PDK, une boîte au comportement discutable s'il en est une.

 

Conduire de manière coulée et limpide n'est pas une sinécure au volant de cette berline fortement suralimentée. Ou bien l'accélérateur ne répond pas ou bien il relâche toute la rage de ses 500 chevaux d'un seul coup.

 

Rien à redire de la tenue de route, bien que le confort ne soit pas à la hauteur de la vocation de limousine que l'on associe à la Panamera. Nos routes en mal de réfection ne sont pas tendres pour les occupants de cette Porsche.

 

 

De beaux cuirs à salir

La présentation intérieure est absolument splendide, tout comme dans le modèle 4 S essayé l'automne dernier. J'hésiterais toutefois avant d'opter pour cette couleur très claire (ivoire) qui habillait la Turbo. On a beau être prudent, il ne faut pas grand temps avant que la boue vienne souiller ces beaux cuirs de grand luxe.

 

En plus du surcroît de puissance proposée par la Panamera Turbo, mentionnons la présence de la traction intégrale et d'une quantité d'accessoires qui viendront à bout de votre patience ou qui vous serviront à passer le temps dans les bouchons de circulation. Par contre, un truc qui peut avoir l'air d'un gadget superflu et qui ne l'est pas est le volant chauffant. Les gants peuvent rester dans leur coffre.

 

Si tout cela est chèrement payé, dites-vous bien qu'il n'existe au Québec aucun endroit où l'on pourrait se payer du plaisir au volant d'un tel engin. D'accord, on trouve quelques pistes de course où, pour quelques milliers de dollars, on peut aller s'éclater de temps à autre. N'empêche que je ne vois pas une voiture aussi lourde aller faire des chronos à ICAR ou à Tremblant quand il existe des Porsche beaucoup mieux adaptées à ce genre de divertissement.

 

Ce qui nous ramène à la question du début... À quoi peut bien servir une voiture comme la Porsche Panamera Turbo? À vous de répondre.

Photo Porsche

Conduire la Panamera Turbo de manière coulée et limpide n'est pas une sinécure. Ou bien l'accélérateur ne répond pas ou bien il relâche toute la rage de ses 500 chevaux d'un seul coup.

Photo Porsche

Il n'existe au Québec aucun endroit où l'on pourrait se payer du plaisir au volant d'un tel engin. Même en piste, difficile de voir une voiture aussi lourde aller faire des chronos à ICAR ou à Tremblant.