Désormais troisième au classement des plus grands constructeurs du monde, Volkswagen n'occupe pas du tout en Amérique du Nord la place qui correspond à son statut de joueur vedette du marché automobile. Ses ventes sur ce continent correspondent à peu près à celles de Subaru qui, à l'échelle mondiale, est pourtant très loin derrière la marque allemande. Les années fécondes de l'époque de la Coccinelle sont loin derrière et, jusqu'à ce jour, Volkswagen n'a jamais connu aux États-Unis le succès qui est sien en Europe et qui en fait le tout premier vendeur sur le lucratif marché chinois.

Les choses pourraient toutefois changer s'il faut en croire le Dr Martin Winterkorn, le chef administratif du groupe Volkswagen qui était de passage à San Francisco il y a quelques jours dans le cadre du lancement de la nouvelle VW Jetta 2011.

«Notre but ultime est d'écouler un million de véhicules sur le marché nord-américain et nous nous donnons jusqu'en 2018 pour atteindre cet objectif», a indiqué le Dr Winterkorn. C'est là cinq fois plus de ventes qu'à l'heure actuelle, un pari osé s'il en est un. La première offensive du constructeur allemand pour connaître une telle expansion est une restructuration de sa gamme de voitures. «Nous comptons repositionner la Jetta devant la Golf dès cette année afin d'en faire notre modèle d'accès à la gamme à un prix extrêmement alléchant», a-t-il précisé. Et ce prix magique est d'environ 15 000$ aux États Unis et de précisément 15 875$ sur le marché canadien.

La voiture est beaucoup plus spacieuse que le modèle qu'elle remplace et elle possède le plus grand coffre de sa catégorie, deux qualités essentielles pour recruter la clientèle américaine.

1190 km avec un réservoir

Introduite en 1979, la Jetta (qui fait carrière en Europe sous le nom de Bora) a été vendue à 9,6 millions d'unités depuis ce temps et a toujours été le modèle vedette de la gamme Volkswagen aux États-Unis. Pour 2011, la voiture a été entièrement redessinée par le styliste en chef du groupe, Walter De Silva. La carrosserie épouse des lignes élégantes, sinon spectaculaires. Elles s'apprécient surtout dans les teintes foncées qui font ressortir la proéminence de l'épaulement arrière. Allongée de 7,5 cm, cette Jetta nouvelle cuvée propose des places arrière qui surpassent en grandeur tout ce que l'on a vu dans cette catégorie. Sous le capot, quatre moteurs seront proposés, en commençant par le 4 cylindres de 2 litres et 115 chevaux qui se fait accompagner du 5 cylindres déjà éprouvé de 2,5 litres et 170 chevaux. Le frugal TDI turbo diesel propre reste au catalogue avec une consommation de 4,6 litres aux 100 km sur la route ou, si vous aimez mieux, de 1190 kilomètres avec un seul réservoir d'essence. Quant à ceux qui préfèrent la solution hybride, la Jetta se verra doter en 2011 d'une telle motorisation.

Finalement, au milieu de l'an prochain, une version GLI à moteur de 200 chevaux et suspension raffermie viendra s'inscrire au programme à un prix d'environ 28 000$ selon le nouveau directeur de VW Canada, Peter Viney.

L'avenir passe par les hybrides

Si la Jetta devient le cheval de bataille de Volkswagen dans ce programme de restructuration, le reste de la gamme aura droit lui aussi à un remaniement et fera partie d'un effort collectif pour que les ventes américaines du constructeur de Wolfsburg soient à la hauteur de son palmarès mondial. Par exemple, septembre 2011 verra l'arrivée d'un modèle qui s'alignera sur la Honda Accord et la Toyota Camry alors que l'été précédent permettra de faire la connaissance d'une EOS légèrement redessinée et qui sortira de l'usine américaine de Chattanooga, au Tennessee.

«Globalement, nous avons investi quatre milliards de dollars dans nos installations européennes afin de satisfaire aux nouvelles exigences du marché», a souligné le Dr Winterkorn . Une partie de cet argent servira au développement des futures voitures hybrides de Volkswagen qui sont, selon le même interlocuteur, les automobiles de l'avenir. Les environnementalistes ne pourront que s'en réjouir.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La Volkswagen Jetta 2011.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La voiture est beaucoup plus spacieuse que le modèle qu'elle remplace et elle possède le plus grand coffre de sa catégorie, deux qualités essentielles pour recruter la clientèle américaine.