BILLET Si le chapeau te fait...

...mets-le donc, c'est le tien." Ces paroles tirées d'une chanson de Danyel Gérard résument bien la pensée de la direction du groupe Volkswagen qui se prépare à coiffer la couronne du premier constructeur automobile mondial.

Volkswagen numéro 1 mondial? C'était l'objectif de ses dirigeants, mais pas avant 2018. Les conséquences du séisme et du tsunami du 11 mars au Japon amènent le groupe allemand à revoir son échéancier. Et vite! À moins d'un revirement aussi spectaculaire qu'improbable, VW ravira à Toyota le premier rang mondial d'ici la fin de l'année, au pire l'année prochaine.

Muni d'un portefeuille de marques bien garni (11) et présent sur l'ensemble du globe, le Volkswagen Group a les ressources financières et techniques pour assouvir ses ambitions.

À l'heure actuelle, le groupe allemand produit 180 modèles différents. Plusieurs d'entre eux partagent les mêmes structures, les mêmes groupes propulseurs. Pour preuve, le quatre-cylindres 2 litres suralimenté par turbocompresseur qui anime l'Audi Q5 de notre banc d'essai cette semaine, se retrouve sur quantités d'autres Audi, de Volkswagen, de Skoda et de Seat.

À quel prix?

Volkswagen profite évidemment des déboires de Toyota, l'actuel numéro 1 mondial. Une vague de rappels sans précédent qui a non seulement plombé les ventes de ce dernier, mais sa réputation aussi. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le géant nippon de l'automobile doit aujourd'hui composer avec les malheureux événements du 11 mars. De l'aveu même de Akio Toyoda, président du groupe japonais, ses usines nippones ne tournent qu'à 50% de leurs capacités et celles qui sont implantées à l'étranger - y compris celle de Cambridge en Ontario - sont très affectées aussi. Au mieux, la production ne retrouvera son rythme de croisière qu'à la fin de l'année. Toyota estime avoir un retard d'un demi-million de véhicules par rapport à ses prévisions. Déjà l'année dernière, avec 8,42 millions unités produites, Toyota a bien failli la rétrocéder à General Motors.

Cette année? GM se redresse de manière spectaculaire. Ses usines tournent à plein régime, ses coffres se remplissent. Le constructeur américain semble le mieux armé pour faire trébucher Volkswagen dans sa marche vers le podium. Avec une production totale de 8,39 millions l'an passé, GM a une longueur d'avance très nette sur son concurrent allemand (7,2 millions). L'écart est important. VW se dit sûr de le combler, mais à quel prix? De la qualité? Voilà une erreur que Volkswagen ne peut se permettre s'il entend conserver longtemps son titre.

Cap sur l'Asie

Le marché chinois apparaît comme l'un de ses meilleurs débouchés pour accélérer ses cadences de production. Plusieurs de ses marques y sont solidement établies et sa filiale espagnole, Seat, présente cette année, pourrait l'aider à tirer ses ventes vers le haut.

Volkswagen pourrait également envisager d'augmenter sa participation dans Suzuki. Le petit constructeur japonais (près de 3 millions d'unités produites en 2010) suffirait amplement à VW pour passer devant sans s'époumoner.

DANS LE CALEPIN

Les premières images de la future BMW Série 3 circulent déjà sur le web. Les prototypes roulent toujours sous un épais camouflage, lequel sera retiré en septembre prochain à l'occasion du Salon automobile de Francfort. BMW profitera de la tenue de son salon national pour dévoiler les formes définitives de la berline. Le coupé et le cabriolet ne seront retouchés que plus tard.

De son côté, la future SLS cabriolet de Mercedes roule pratiquement à découvert. Quelques artifices recouvrent toujours ses phares, ses feux et ses logos, c'est tout. Pas de toit métallique rétractable, la SLS demeure fidèle à la toile. Et c'est tant mieux, selon plusieurs sources le gain de poids ne serait que de deux petits kilos par rapport à la version coupé doté, rappelons-le, de majestueuses - et lourdes - portes-papillon. La commercialisation de ce modèle sur nos terres est prévue pour l'été prochain.