Un troisième syndicat suédois a demandé mardi en justice la mise en faillite du constructeur automobile Saab, afin que les actifs de la société soient utilisés pour régler les salaires impayés.

«Nous ne pouvons attendre plus longtemps», a justifié le syndicat IF Metall, qui regroupe 1500 ouvriers de l'usine Saab de Trollhaettan.

Deux autres syndicats, Unionen et Ledarna, qui représentent surtout les cadres, avaient présenté des demandes similaires la semaine dernière.

Saab, qui n'a toujours pas versé à ses 3700 travailleurs les salaires d'août après avoir payé avec retard ceux de juin et juillet, a affirmé mardi dans un communiqué qu'il n'était «pas insolvable» et traversait simplement «des problèmes temporaires de liquidités».

Le propriétaire néerlandais de Saab, Swedish Automobile, avait demandé le 7 septembre la protection de la loi contre la faillite pour pouvoir procéder à une réorganisation volontaire et échapper à la liquidation. Cette demande a été refusée en première instance, le tribunal estimant que Saab était dans l'incapacité de rembourser ses dettes. Le constructeur a fait appel.

Swedish Automobile, qui avait sauvé Saab de la faillite en 2010, assure que les 245 millions d'euros qu'il doit recevoir de ses partenaires chinois Pang Da et Youngman suffiront amplement à éponger sa dette et payer les salaires.

La dette de Saab s'élève à 150 millions d'euros, selon le propriétaire de Swedish Automobile, Victor Muller. Les fournisseurs non payés du constructeur ont cessé les livraisons, forçant un arrêt de la production depuis juin.