Certains les accueillent comme des initiatives innovatrices, d'autres les considèrent comme des actes de discrimination envers les femmes, mais depuis quelques années, les sociétés de taxis pour femmes seulement sont de plus en plus nombreuses.

On les trouve dans la capitale de l'Inde, à Bombay, ainsi que sur le territoire national de Delhi. Revathi Roy, directrice d'une société de taxis pour femmes, explique que toutes les conductrices doivent suivre un entraînement en arts martiaux ainsi qu'une formation en premiers soins afin d'offrir la sécurité optimale à leurs clientes. À Delhi, une entreprise offre un cours de conduite d'une durée de deux mois pour les jeunes femmes provenant de familles démunies qui comprend également les techniques d'autodéfense.

 

Dans certaines villes de pays islamiques, à Alexandrie, au Caire, à Beyrouth ou à Damas, les taxis pour femmes sont en plein essor. Une flotte d'une cinquantaine de taxis de couleur rose - choix fait par les autorités locales pour les distinguer des taxis traditionnels - circule dans les rues de Dubaï. Le rose a aussi été adopté par Bannet Taxi, chaîne de taxis mise en place pour offrir une sécurité supplémentaire aux femmes qui voyagent seules.

 

Selon Kim Cornelissen, consultante en développement régional et international de Bebop et cie (www.bebopetcie.com) et spécialisée notamment dans l'égalité femmes-hommes, «l'idée des taxis roses peut être une bonne idée de la part des femmes qui voient l'occasion de démarrer leur propre entreprise tout en offrant un service de transport qui est rassurant pour les femmes. Mais l'effet pervers de cela, c'est que les femmes pourraient être incitées à n'utiliser que ces taxis-là, sous prétexte que c'est sécuritaire et que s'il arrive quelque chose dans les autres taxis (ordinaires), c'est bien leur faute. On s'est beaucoup battues, dans les pays industrialisés entre autres, pour ne pas qu'on nous confine dans des services spéciaux. La solution, c'est d'être en sécurité partout, comme c'est le cas dans les taxis des pays industrialisés.»

 

Les femmes se sentent-elles en sécurité dans les pays industrialisés? À Londres, à Tokyo et à Moscou, les taxis roses connaissent un grand succès. En Angleterre, «Pink Ladies» a été créé par deux mères de famille préoccupées par la sécurité de leurs adolescentes. Leur but étant de limiter les risques d'agression, le paiement se fait sur l'internet.

 

Les conductrices sont toutes entraînées à l'autodéfense. En outre, les clientes sont jointes par téléphone ou par texto pour les informer de l'arrivée de leur taxi. Mais Pink Ladies est beaucoup plus qu'un service de taxi, c'est également un club privé pour femmes qui donne accès à un éventail de privilèges.