Le projet de directive de la Commission européenne sur la réduction des émissions de CO2 des automobiles représente «un risque» pour la «rentabilité» et la «qualité de crédit» des constructeurs européens, estime Standard and Poor's dans une étude publiée mardi.

Le projet de directive de la Commission européenne sur la réduction des émissions de CO2 des automobiles représente «un risque» pour la «rentabilité» et la «qualité de crédit» des constructeurs européens, estime Standard and Poor's dans une étude publiée mardi.

La Commission propose de ramener en moyenne les émissions de CO2 des voitures neuves à 120 g/km en 2012, dont une réduction à 130 g/km par des améliorations directement liées à la motorisation et un gain supplémentaire de 10 g/km par des mesures complémentaires, comme l'utilisation de biocarburants.

SP note que l'impact de ces nouvelles limites sur les constructeurs «reste à établir», mais rappelle que des estimations de l'industrie en chiffraient le coût entre 600 et 3000 euros par véhicule pour un objectif direct de 120 g/km. L'agence de notation souligne que les niveaux de rentabilité pour les grands constructeurs européens généralistes se situent à moins de 500 euros en moyenne par véhicule.

Les constructeurs européens avaient pris un engagement volontaire en 1998 visant à réduire leurs émissions de CO2 à 140 g/km en moyenne en 2008. Mais en 2005, le niveau atteint n'était que de 160 g/km, indique SP.

L'agence de notation mentionne une étude de la Fédération européenne pour le transport et l'environnement indiquant que 75% des constructeurs ne réduisent pas les émissions assez vite. Fiat est le seul constructeur à avoir atteint en 2005 l'objectif de 2008 avec une moyenne de 139 g/km de CO2 sur sa gamme passagers. D'autres devraient y parvenir d'ici 2008: Citroën, Peugeot, Renault, Seat, Skoda, Ford.

Standard and Poor's juge qu'un compromis sera trouvé entre les acteurs impliqués dans la réduction des émissions. Mais, pour SP, une inconnue réside dans le comportement des consommateurs: s'ils marquaient une préférence forte pour des véhicules plus économiques et respectueux de l'environnement, soit des plus petites voitures, cela pèserait sur la rentabilité des constructeurs.