L’étude démontre aussi une corrélation entre une sécurité accrue et l’augmentation du poids et de la dimension des voitures, une tendance qui ne survivra probablement pas à la flambée des prix de l’essence.

Ce pourcentage pourrait cependant croître: en 2005, alors que l’État d’Hawaii rapportait un taux supérieur à 95%, le Mississippi oscillait à moins de 61%. De même façon, le pourcentage de conducteurs en état d’ébriété, et l’application des lois sur les facultés affaiblies, varie beaucoup d’un État à l’autre.

D’autres facteurs peuvent cependant jouer contre la sécurité, y compris la puissance croissante des nouveaux véhicules; au cours des 10 années étudiées, le temps moyen requis pour accélérer à 60 milles à l’heure (96 km/h) est passé de 11,4 secondes à 9,8 secondes.

«Tout le monde ne conduit pas plus agressivement parce que les autos sont plus puissantes, mais je suis prêt à gager que personne ne conduit moins agressivement parce que sa voiture est plus puissante», dit M. Lund.

Le groupe d’assureurs favorise de nouvelles campagnes visant à presser les gens de s’attacher, de conduire sobres et d’arrêter de faire de la vitesse. «Les modifications aux véhicules sont bien exécutées, mais les gens ne devraient pas avoir à acheter des véhicules neufs, offrant une meilleure protection contre les collisions, pour demeurer en sécurité.»

Répondant à une critique voilée, à l’effet que les gouvernements fédéral, étatiques et locaux n’interviennent pas suffisamment pour améliorer la sécurité routière, Rae Tyson, porte-parole de la NHTSA, a précisé: «Il n’y a pas de doute que les progrès en sécurité, qu’ils soient ordonnés par le gouvernement ou installés volontairement par les constructeurs, ont contribué à un déclin assez constant du taux de mortalité.». Le porte-parole ajoute cependant que «l’augmentation de l’utilisation de la ceinture de sécurité a aussi eu un impact appréciable sur la diminution du nombre d’accidents mortels.»

La proportion des occupants du siège avant qui bouclent leur ceinture a grimpé à environ 80% en 2004, comparativement à environ 58% en 1994 et 82% en 2006, la NHTSA. Selon l’agence, chaque augmentation de 1% permet de sauver environ 270 vies par année sur les routes. L’an dernier, environ 43 200 Américains sont morts dans des accidents de la route.

«Nous avons perdu de vue les comportements humains», affirme Adrian Lund, un des auteurs de l’étude des décès routiers entre 1994 et 2004.

Le taux de mortalité par million de 1000 voyagés a décliné presque tous les ans depuis 1966 malgré une légère hausse en 2005, selon une estimation préliminaire de l’agence américaine de sécurité routière, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA). Mais sans amélioration des véhicules, le taux aurait augmenté, au lieu de diminuer de 16,8%, selon l’étude de l’institut des assureurs.

«Tous les ans, nous analysons le taux de mortalité et il diminue, et les gens deviennent suffisants; ils pensent que tout va bien, poursuit M. Lund. Nos résultats démontrent que dans le passé récent, ce qui va bien, c’est que nous réussissons mieux à offrir au public des véhicules plus sécuritaires.»

Si les voitures sont devenues plus sécuritaires, il n’en va pas de même pour les comportements des conducteurs, révèle une étude d’un groupe de recherche de l’industrie des assurances.

De fait, selon l’étude, n’eût été de certaines améliorations y compris les sacs gonflables, près de 5000 Américains de plus – 11% du total de l’an dernier – mourraient tous les ans dans des accidents de la route.

Le rapport de l’Insurance Institute for Highway Safety identifie trois facteurs: la conduite en état d’ébriété, sensiblement inchangée depuis 10 ans; l’augmentation insuffisante de l’utilisation des ceintures de sécurité; et la vitesse au volant.