(Vallée de Napa, Californie) Chez Audi, ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on va dire adieu au souffle puissant du turbo et du V8.

Tant qu’il y aura une goutte d’essence

Il souffle comme un vent de nostalgie en cet été 2023. Un petit air chargé de notes d’échappement venues du passé et d’icônes que la saison estivale ramène sur le devant de la scène. Audi, par exemple, y voit l’occasion de revivifier la RS7 dans ce qui pourrait bien être son ultime tourbillon.

Un peu comme ces tournées d’adieu à la scène qui n’en finissent pas, plusieurs constructeurs automobiles offrent un dernier tour de piste aux grosses cylindrées. Chez Audi, celui-ci consiste à donner davantage de tonus à un V8 qui n’en manquait pourtant pas vraiment. Qu’importe. Cette tendance de fond fait tourner l’industrie des futurs modèles de collection, des ressorties et, comme dans le cas présent, des versions augmentées comme cette RS7.

  • Produite en Allemagne, l’Audi RS7 Performance vise une clientèle aisée ne dédaignant pas complètement le tape-à-l’œil.

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    Produite en Allemagne, l’Audi RS7 Performance vise une clientèle aisée ne dédaignant pas complètement le tape-à-l’œil.

  • Avec ses ailes joufflues, ses prises d’air béantes, son capot racoleur et sa fine lame destinée à refroidir ce qui mijote en dessous, la RS7 ne manque pas d’air.

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    Avec ses ailes joufflues, ses prises d’air béantes, son capot racoleur et sa fine lame destinée à refroidir ce qui mijote en dessous, la RS7 ne manque pas d’air.

  • Fidèle à son habitude, le constructeur allemand signe un habitacle impeccablement assemblé.

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    Fidèle à son habitude, le constructeur allemand signe un habitacle impeccablement assemblé.

  • Les baquets proposent de multiples réglages assurant un bon maintien et ils sont fermes.

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    Les baquets proposent de multiples réglages assurant un bon maintien et ils sont fermes.

  • En dépit de l’agilité que lui procurent ses quatre roues directrices, la RS7 Performance demeure une auto imposante et lourde.

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    En dépit de l’agilité que lui procurent ses quatre roues directrices, la RS7 Performance demeure une auto imposante et lourde.

  • À l’arrière, on trouve suffisamment d’espace, sauf peut-être pour la tête, maugréeront les plus grands.

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    À l’arrière, on trouve suffisamment d’espace, sauf peut-être pour la tête, maugréeront les plus grands.

  • La console de l’Audi RS7 Performance

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    La console de l’Audi RS7 Performance

  • Les concepteurs de la RS7 Performance ont délibérément retiré quelques kilos des matériaux insonorisants pour apprécier pleinement l’allégresse acoustique que déclenchent les vocalises du V8.

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    Les concepteurs de la RS7 Performance ont délibérément retiré quelques kilos des matériaux insonorisants pour apprécier pleinement l’allégresse acoustique que déclenchent les vocalises du V8.

  • Ainsi survitaminée, l’Audi RS7 Performance se lance aux trousses des AMG (Mercedes), M (BMW) ou Porsche, non sans avoir préalablement obtenu certaines modifications.

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    Ainsi survitaminée, l’Audi RS7 Performance se lance aux trousses des AMG (Mercedes), M (BMW) ou Porsche, non sans avoir préalablement obtenu certaines modifications.

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Un mot : grisante

Nombre d’amateurs de moteurs pétaradants (voir notre vidéo) risquent d’avoir des fourmis dans les bras et les jambes devant la RS7 Performance. Celle-ci loge non sans mal de plus gros turbocompresseurs capables de supporter une pression de suralimentation additionnelle sans compromettre la fiabilité, tant celle-ci est infime. Une recette bien connue. Cela se traduit par l’ajout de 30 ch et de 37 lb-pi de couple supplémentaires. Toute cette puissance aux mains d’un automobiliste responsable s’évanouit dès la limite autorisée sur nos routes atteintes. Dès lors, on se convainc rapidement qu’il vaut mieux jouer avec les agréables reprises à bas régime et profiter paisiblement du son extraordinaire à la fois rond et rauque que produit le moteur. À ce sujet, les concepteurs de la RS7 Performance ont délibérément retiré quelques kilos des matériaux insonorisants pour apprécier pleinement l’allégresse acoustique que déclenchent les vocalises du V8. Plus besoin de baisser les glaces pour écouter l’oratorio qu’offrent les 621 ch tant on a l’impression maintenant de faire partie de l’orchestre.

Ainsi survitaminée, cette auto se lance aux trousses des AMG (Mercedes), M (BMW) ou Porsche, non sans avoir préalablement obtenu certaines modifications. Parmi ces petites attentions, relevons la mise à jour logicielle de son différentiel mécanique afin d’atténuer le sous-virage à la limite. Un atout dont peu d’acheteurs — encore une fois — pourront réellement tirer profit dans des conditions normales d’utilisation. D’autant que de vouloir exploiter tout le potentiel de cette RS7 Performance peut se révéler harassant, surtout lorsque la route se fait étroite et tortueuse. En dépit de l’agilité que lui procurent ses quatre roues directrices, la RS7 Performance demeure une auto imposante et lourde. Elle se trouve un peu à l’étroit sur les chemins secondaires comme une Formule 1 l’est actuellement sur le serpentin du circuit de Monaco.

Cette RS7 respire mieux dans les grands espaces, les courbes rapides et les longues droites où elle apparaît imperturbable et souveraine.

Cette sportivité bien élevée et son freinage sont au diapason des performances. Son catalogue comporte certaines options que nous ne suggérons pas de cocher, cependant. Le contrôle dynamique de conduite en est une (trop rigide pour nos routes), tout comme les pneus de 22 po et les freins en céramique.

Susciter l’émotion

Produite en Allemagne, l’Audi RS7 Performance vise une clientèle aisée ne dédaignant pas complètement le tape-à-l’œil. Avec ses ailes joufflues, ses prises d’air béantes, son capot racoleur et sa fine lame destinée à refroidir ce qui mijote en dessous, la RS7 ne manque pas d’air.

L’accès au coffre est vaste, mais s’ouvre sur une surface relativement étroite et limitée en hauteur. Encore plus si l’on choisit de conserver le rigide — et encombrant — cache-bagages qu’on ne sait jamais trop où remiser. Le constructeur annonce un peu pompeusement un volume de 535 L, capacité que l’on peut pratiquement tripler (1390 L) en rabattant les dossiers des places arrière. Ceux-ci se mettent à plat, mais ne vous réjouissez pas trop vite. Cette performance a été réalisée en amincissant le capitonnage. Le confort demeure correct, mais sans plus. Le dégagement, en revanche, ne souffre d’aucune critique particulière. On trouve suffisamment d’espace, sauf peut-être pour la tête, maugréeront les plus grands.

À l’avant, rien à redire, malgré les fortes hanches de la console centrale. Les baquets proposent de multiples réglages assurant un bon maintien et ils sont fermes.

Fidèle à son habitude, le constructeur allemand signe un habitacle impeccablement assemblé. Le système d’affichage numérique du tableau de bord, appelé virtual cockpit, autorise l’automobiliste à personnaliser l’information qu’il reçoit. On épiloguera sur certaines commandes (la climatisation, par exemple) qui exigent de quitter la route des yeux. Audi répond à la critique en proposant une assistance vocale qui ne comprend que l’anglais…

Consultez le site d’Audi Canada

Audi RS7 Performance

Prix de détail suggéré

140 515 $

Consommation

13,3 L/100 km

On aime

  • Équipement complet
  • Finition impeccable
  • Grand tourisme agréable

On aime moins

  • Poids à la hausse
  • Ressenti trop diffus
  • Écrans, sources de distraction

Notre verdict

Si vous souhaitez dépenser tout cet argent, la RS6 Avant représente une bien meilleure affaire.

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Acura Integra, Ford Mustang et Toyota Crown. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions bien vous entendre.

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Fiche technique

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Audi RS7 Performance

Moteur

  • V8 DACT 4 L turbo
  • 621 ch à 6000 tr/min
  • 627 lb-pi de couple entre 2300 et 4500 tr/min

Performances

  • Poids à vide : 2065 kg
  • Accélération (0-100 km/h) : 3,4 s
  • Vitesse maximale : 250 km/h

Boîte de vitesses

  • De série : automatique à 8 rapports
  • Optionnelle : aucune
  • Mode d’entraînement : rouage intégral

Pneus

  • 275/35ZR21
  • 285/30ZR22 (option)

Capacité du réservoir et essence recommandée

  • 73 L
  • Super

Dimensions

  • Empattement : 2929 mm
  • Longueur : 5008 mm
  • Hauteur : 1424 mm (1450 mm avec ressorts métalliques)
  • Largeur : 1951 mm (rétroviseurs extérieurs rabattus)

Laquelle choisir ?

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Audi RS6 Performance

Sans véritable surprise, la RS6 (à l’avant sur notre photo) bénéficie du même traitement « Performance » que la RS7. À choisir entre les deux, nous préférons la RS6 en raison de sa fonctionnalité accrue et de sa nature exclusive. En effet, à la suite du retrait — en Amérique du Nord — de la Classe E familiale, Audi se retrouve fin seul à proposer une familiale aussi extrovertie.

Nouvelles ambassadrices

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Audi R8

Tout comme la TT, la R8, la plus emblématique des Audi du XXe siècle, tirera sa révérence à la fin de la présente année. Ces deux modèles renaîtront vraisemblablement d’ici 2026, mais cette fois, ils auront tous deux un fil à la roue. On chuchote que la TT pourrait dériver assez étroitement de la future Porsche 718 électrifiée, tandis que la R8 (son nom pourrait changer) reposera sur la prochaine architecture de la Porsche Taycan. Dès lors, les déclinaisons « Performance » des RS6 et RS7 deviennent les sportives les plus racées du constructeur aux anneaux entrelacés. Avec un moteur thermique, on s’entend !