La cible est maintenant bien plus haute qu’auparavant. Mazda avance depuis des mois déjà qu’elle s’affaire à progressivement se transformer en marque de luxe. L’histoire nous aura cependant appris qu’une telle métamorphose est une entreprise jonchée d’écueils en raison de la stature de la concurrence. La marque veut donc y aller de manière pondérée et réfléchie, comme l’expose le tout nouveau VUS compact CX-50.

Le design 

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Le Mazda CX-50 2023 s’appuie sur un empattement plus long de 12 cm que le CX-5 ainsi que des voies plus larges de 7 cm.

Comme bien des nomenclatures alphanumériques, le nom du CX-50 n’aide en rien à la compréhension de son rôle au sein de la gamme Mazda. Il appert donc nécessaire de l’expliquer. Construit sur la plateforme modifiée du CX-30, il fait le pont entre les produits généralistes et les prochains VUS à châssis à propulsion promis par Mazda. Pour ce faire, il table sur un design plus contemporain et inspiré que celui du CX-5. Bien découpé, il s’appuie sur un empattement plus long de 12 cm que ce dernier ainsi que des voies plus larges de 7 cm. Ses proportions paraissent donc plus élégantes, surtout pour ce qui est du fameux ratio « planche de bord-essieu » montrant un capot élancé. Des branchies placées aux extrémités du bouclier avant et du pare-chocs arrière accentuent la largeur visuelle de l’objet. C’est malgré tout bien dosé et il y a un aspect texturé plus poussé que sur le CX-5.

À bord 

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L’habitacle du Mazda CX-50 2023

Quiconque s’est déjà assis dans les Mazda de dernière cuvée dénotera ici une orientation familière dans l’aménagement. Le CX-50 cultive cependant sa propre identité stylistique au moyen d’une planche de bord arborant des surpiqûres sur l’horizontal agrémentées de points croisés. Comme bien des modèles de dernière génération, c’est cette horizontalité qui prédomine, avec des buses verticales qui la cassent. Ces dernières délimitent également le poste d’instrumentation, qui mélange des aiguilles physiques à un affichage numérique. Les matières composant l’assemblage sont de belle facture et en grande partie souples. On apprécie aussi le positionnement des porte-gobelets devant le levier de vitesses et la profondeur du rangement central, accessible au moyen d’ouvertures 50 : 50. La largeur de la console centrale empiète cependant sur la largeur de l’espace pour les jambes. La ligne de toit diminue aussi le dégagement pour la tête à l’arrière.

Sous le capot 

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Le Mazda CX-50 2023 reçoit les mêmes mécaniques que celles du CX-5.

L’aspect nouveauté s’étiole quelque peu ici. Pour l’essentiel, le CX-50 reprend les mêmes mécaniques employées par le CX-5. Cela se traduit par l’usage d’un quatre-cylindres atmosphérique de 2,5 L (187 ch) et une option turbocompressée de même cylindrée. Avançant 256 ch et 320 lb-pi lorsqu’il est abreuvé d’essence à indice d’octane 93, ce moulin brille par son abondance de couple à bas régime et ses manières très feutrées. Dans le cas du CX-50, Mazda cherche à agrémenter l’expérience auditive avec une surimpression sonore simulée plus ou moins harmonieuse. Ce moteur est toujours appuyé par une boîte automatique à six rapports qui fait dans l’ensemble un bon travail, mais qui peut trébucher en conduite urbaine dans son tri des rapports. Limitée dans son étagement face aux rivaux, cette transmission fait augmenter le régime sur autoroute, ce qui pénalise la consommation de carburant. Difficile de descendre sous les 9 L/100 km.

Derrière le volant 

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Il y a une impression de solidité qui émane de ce VUS, se traduisant par de l’aplomb en courbe sans toutefois manifester une propension marquée à la sportivité.

Mazda présente ce CX-50 comme une version plus raffinée du CX-5. C’est bien palpable derrière le volant. La conduite est plus assurée et ne souffre pas de la transition vers une poutre de torsion à l’arrière. La position de conduite, plus basse que sur le CX-5, est fort agréable et la direction est plus ferme et a un toucher plus expressif que chez la concurrence. Il y a une impression de solidité qui émane de ce VUS, se traduisant par de l’aplomb en courbe sans toutefois manifester une propension marquée à la sportivité. L’intervention du rouage intégral se fait d’abord par le train avant, rendant son comportement éminemment prévisible. Il est en outre bien suspendu, mais ne bénéficie pas d’amortisseurs adaptatifs qui auraient pu atténuer une sécheresse un peu plus marquée que chez certains VUS. On perçoit finalement un degré d’isolation acoustique nettement poussé pour le segment.

Les technologies embarquées 

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Le système d’infodivertissement du Mazda CX-50 2023

Sur le plan technologique, il n’y a aucune révolution à noter ici. Le CX-50 reprend essentiellement l’outillage technologique du CX-5, misant sur un écran horizontal de 10,25 po fixé sur le haut de la planche de bord. Puisqu’il est un peu loin du conducteur, sa lisibilité est moins bonne que pour certains concurrents et il n’est tactile que lorsque Apple CarPlay ou Android Auto sont en fonction. En revanche, la molette de contrôle est précise et bien placée sur la console centrale. Son système d’infodivertissement demeure imparfait. Certes, sa vitesse de traitement est bonne et les menus sont construits de manière intelligible, mais on se heurte à certaines manipulations trop nombreuses. Le changement des postes de radio en est un exemple éloquent. Du reste, Mazda propose une application télématique pour téléphone intelligent assortie d’un abonnement de seulement deux ans. Les éléments actifs de sécurité sont par ailleurs enchâssés dans l’équipement de série, mais une assistance au freinage plus poussée est réservée à la livrée GT.

Le verdict 

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Le design du Mazda CX-50 2023 est plus moderne que celui du CX-5 et son raffinement d’ensemble en fait un sérieux prétendant dans son arène.

Malgré le brio de sa prestation qui confirme la compétitivité de Mazda dans cette sous-catégorie des VUS compacts de luxe généralistes, une question à 7000 $ apparaît incontournable. C’est la somme qui sépare les livrées d’entrée du CX-5 et du CX-50, un écart qui se rétrécit lorsqu’on grimpe dans la hiérarchie des livrées. Dans ce cas d’espèce, la différence de prix rend le CX-50 moins attrayant que son frère plus âgé. Les deux partagent les mêmes mécaniques et ont droit à des caractéristiques similaires. Si l’attrait d’un équipement plus garni est invitant pour vous, le CX-50 est toutefois plus intéressant pour de multiples raisons. Son design est plus moderne et son raffinement d’ensemble en fait un sérieux prétendant dans son arène. Il mise aussi sur des mécaniques éprouvées, à défaut d’être dernier cri. Une bien belle proposition de la part de Mazda.

Carnet de notes 

Avec l’aide de Toyota

Le CX-50 est construit dans une usine d’assemblage partagée avec Toyota à Huntsville, en Alabama. L’assemblage de l’exemplaire essayé était très bon, sauf pour certaines pièces de carrosserie qui présentaient des interstices un peu plus importants.

Il peut tracter plus

L’un des arguments en faveur du CX-50 est sa capacité de remorquage accrue de 1588 kg – comparativement à 907 kg pour le CX-5 – avec le moteur turbo, ce qui en fait l’un des meilleurs dans la catégorie à ce chapitre.

Espace de chargement volumineux

Avec un volume de 899 L, l’espace de chargement du CX-50 peut contenir beaucoup, mais la hauteur disponible demeure limitée. Il faut donc sortir le ruban à mesurer avant d’y engouffrer des objets plus gros.

Pour les sentiers pas trop abrupts

Contrairement à certaines marques qui produisent des modèles conçus expressément pour dompter des parcours escarpés, Mazda est plus réaliste dans son approche, misant sur un mode de conduite hors route et une garde au sol (219 mm) acceptable pour négocier les écueils occasionnels.

Le plein air sur le toit

Le CX-50 propose en option une petite tente pouvant être montée sur le toit afin de cibler une clientèle avide de plein air.

Fiche technique 

  • Modèle à l’essai : Mazda CX-50 GT
  • Moteur : L4 DACT 2,5 turbocompressé
  • Puissance : 256 ch à 5000 tr/min (227 ch avec octane 87)
  • Couple : 320 lb-pi à 2000 tr/min (310 lb-pi avec octane 87)
  • Transmission : Automatique à six rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : Moteur transversal avant, transmission intégrale
  • Consommation (ÉnerGuide) : 9,4 L/100 km
  • Prix (avec options) : 47 015 $ (prix de départ de 39 315 $)
  • Concurrents : Buick Envision, Chevrolet Equinox, Ford Escape, GMC Terrain, Honda CR-V, Jeep Cherokee, Mitsubishi Outlander, Nissan Rogue, Subaru Forester, Toyota RAV4 et Volkswagen Tiguan
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