Les constructeurs, pour la plupart, le reconnaissent : la vaste majorité des propriétaires de véhicules utilitaires ne quittent à peu près jamais le bitume. Mais les consommateurs de ces véhicules sont très attachés aux performances potentielles. Pour traverser un gué ? Ou encore barboter dans la vase ? « Peut-être pas, rétorquent les intéressés, mais sait-on jamais. » C’est à eux que s’adresse le Forester Wilderness.

Une garde au sol relevée, des pneus taillés pour s’adapter à tous les terrains, des équipements (et des teintes) spécifiques. Le tout agrémenté de signes distinctifs. Des ingrédients simples qui font recette et dont Subaru use pour pimenter l’Outback et plus récemment le Forester. Cette nouvelle déclinaison surgit au moment même où Subaru procède à une (subtile) remise en forme de cette cinquième génération apparue il y a bientôt quatre ans.

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Subaru Forester Wilderness

Créature du service de la commercialisation, l’appellation Wilderness fait l’objet d’une savante mise en scène de la part de son constructeur. Ce Forester plus haut sur pattes et blindé de plaques de protection a été conçu comme une chaussure de randonnée : évoquer l’aventure, sans être inconfortable à porter tous les jours.

Ni la plus économique (on s’en doutait) ni la plus chère non plus, cette déclinaison Wilderness vise une clientèle qui fantasme d’emprunter un sentier où d’ordinaire on s’enliserait jusqu’aux poignées de porte. Ou encore de relever le défi d’une pente plus abrupte que la côte du Beaver Hall à Montréal.

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Ce Forester plus haut sur pattes et blindé de plaques de protection a été conçu comme une chaussure de randonnée.

Pour ajouter à sa métamorphose, le Forester Wilderness compte également dans son arsenal des carénages plus cambrés pour plonger et s’extraire plus aisément des ornières. Voilà de quoi rassurer quiconque souhaite s’aventurer dans quelque chemin creux, franchir un gué ou barboter dans la gadoue.

Surmonter les embûches

Dans le même esprit, Subaru procure au Forester Wilderness une impression visuelle de solidité en bombardant la carrosserie de protecteurs moulés. Tout cela alourdit volontairement l’ensemble. Mais contribue à donner à ce Subaru un petit côté plus propice à jouer les franchisseurs d’obstacles.

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Dans l’habitacle du Wilderness, on retrouve le même souci du détail que dans les autres Forester, une excellente visibilité, une ergonomie étudiée et des rangements astucieux.

Dans le cadre de cette avant-première médiatique, la version Wilderness a, sans surprise, surmonté toutes les embûches que l’équipe Subaru a posées devant ses roues.

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Subaru procure au Forester Wilderness une impression visuelle de solidité en bombardant la carrosserie de protecteurs moulés.

En une occasion, une seule, a-t-on ressenti la pointe d’une roche rayer l’une des plaques protectrices agrafées au soubassement du véhicule.

La Subaru Forester en bref

Fourchette de prix : de 29 495 $ à 40 595 $
Visible dans les concessions : maintenant

On aime

Construction sérieuse
Excellente visibilité
Suspension plus confortable

On aime moins

Consommation à la hausse (Wilderness)
Moteur volontaire mais asthmatique
Comportement plus houleux (Wilderness)

Notre verdict


Si vous aimez la déclinaison Wilderness, choisissez plutôt l’Outback !

Également offert sur d’autres déclinaisons du Forester, le dispositif x-Mode contribue à faire gagner de l’assurance au véhicule, mais ce sont surtout les pneumatiques qui réalisent le gros du travail. Spécialement adaptés aux terrains difficiles, les Yokohama Geolandar ont aussi l’avantage d’être homologués pour l’hiver, comme l’atteste le pictogramme officiel tatoué sur ses flancs.

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Spécialement adaptés aux terrains difficiles, les pneus Yokohama Geolandar ont aussi l’avantage d’être homologués pour l’hiver.

Cela dit, tous les pneus sont les fruits d’un compromis. Ceux du Forester Wilderness ne font pas exception. Plus bruyants, ces pneus altèrent le comportement dynamique auquel nous avait jusqu’ici habitués ce Subaru. La direction offre un ressenti moins direct, l’adhérence dans les virages apparaît plus fragile et les distances de freinage, plus longues.

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Le revêtement des sièges et les fioritures mis à part, l’habitacle du Wilderness ne diffère en rien de celui des autres Forester.

Ces constats ont été rendus possibles en comparant dans les mêmes conditions le Wilderness à la déclinaison Premier, également présente dans le cadre de cette avant-première médiatique.

Au chapitre du groupe motopropulseur, le Wilderness se démarque avec une boîte (à variation continue) reprogrammée. Celle-ci est mieux adaptée à la conduite tout-terrain. Parmi les transformations apportées, mentionnons un « premier » rapport plus court qui autorise plus de latitude sur un chemin très rocailleux, par exemple.

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La déclinaison Wilderness vise une clientèle qui fantasme d’emprunter un sentier où d’ordinaire on s’enliserait jusqu’aux poignées de porte.

En prime, celui-ci ajoute également un peu de zeste à l’accélération. Autre particularité, cette CVT compte huit vitesses artificielles à sélectionner manuellement au lieu de sept. Et enfin, elle permet une capacité de remorquage supérieure.

Un poil plus rapide grâce à la boîte, le moteur de 2,5 L auquel la boîte est reliée n’a rien perdu de son caractère indolent.

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La galerie de toit est plus robuste et permet même d’y déposer une tente.

Pour se démarquer davantage, n’aurait-il pas été mieux d’offrir le 2,4 L suralimenté par turbocompresseur que l’on retrouve sur la version Wilderness de l’Outback ? Sans doute, mais à quel prix ? Et à quel niveau de consommation ? Déjà, la déclinaison Wilderness ingurgite en moyenne (ville-route) près de 1 L/100 km de plus que les autres Forester.

Un peu de maquillage

Le revêtement des sièges et les fioritures mis à part, l’habitacle du Wilderness ne diffère en rien de celui des autres Forester. On retrouve donc le même souci du détail, une excellente visibilité, une ergonomie étudiée et des rangements astucieux.

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On apprécie également la facilité avec laquelle on accède à la banquette arrière ou l’on s’en extrait grâce à l’angle d’ouverture accru (par rapport à la concurrence) des portières.

On apprécie également la facilité avec laquelle on accède à la banquette arrière ou l’on s’en extrait grâce à l’angle d’ouverture accru (par rapport à la concurrence) des portières.

Le coffre nous fait bénéficier pour sa part d’une surface plane, bien dégagée, fonctionnelle et aisément accessible en raison de la hauteur du seuil.

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Le coffre nous fait bénéficier d’une surface plane, bien dégagée, fonctionnelle et aisément accessible en raison de la hauteur du seuil.

Et si la place manque, il y a toujours la galerie de toit. Celle-ci est plus robuste et permet même d’y déposer une tente. Tiens, voilà une autre aventure à raconter !

Choix malin

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Subaru Forester

Il y a le Wilderness et les autres. Le Forester compte au total sept déclinaisons à son catalogue, dont plus de la moitié s’affichent à des tarifs plus accessibles. Ces dernières représentent sans doute les choix les plus futés, exception faite du modèle d’entrée de gamme. Ce dernier, dénué de plusieurs aides à la conduite telles que les capteurs d’angles morts ou encore l’alerte de changement de voie, ne présente guère d’intérêt. En revanche, les versions Tourisme et Sport représentent toutes les deux de meilleurs choix.

Le Forester vert ?

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Subaru Solterra

Et si, plutôt que de polluer les sentiers, nous les aidions à mieux respirer ? Le futur Solterra, premier véhicule électrique de la marque à la constellation d’étoiles, pourrait très bien répondre à cette interrogation. Mû par une énergie verte et renouvelable (au Québec à tout le moins), cet utilitaire affiche des dimensions très proches de celles de l’actuel Forester, selon les données préliminaires communiquées par Subaru. Plus large, le Solterra sera sensiblement plus court et plus bas que le Forester.

Fiche technique

Moteur
H4 DACT 2,5 L

Puissance
182 ch à 5800 tr/min

Couple
176 lb-pi de couple à 4400 tr/min

Poids
1664 kg (Wilderness)

Garde au sol
229 mm (Wilderness)

Capacité de remorquage
1360 kg (Wilderness)

Boîte de vitesses
Automatique à variation continue (CVT)

Mode d’entraînement
Rouage intégral

Pneus
225/60R17 (Wilderness)

Capacité du réservoir
63 L

Essence recommandée
Ordinaire

Consommation
9,6 L/100 km

Dimensions
Empattement : 2670 mm (2665 mm pour la Wilderness)
Longueur : 4640 mm
Hauteur : 1730 mm (1750 mm pour la Wilderness)
Largeur : 1815 mm (1835 mm pour la Wilderness), rétroviseurs extérieurs exclus

L’avis des propriétaires

L’antistress

Je suis propriétaire d’un Subaru Forester 2014 Commodité. Le meilleur achat de ma vie pour un véhicule. Jamais, je n’ai eu de problèmes ! Entretien économique et excellent service après-vente de mon concessionnaire. Kilométrage actuel : 118 000 km. Ce véhicule consomme peu. J’ai souvent fait du 6,2-6,9 L/km en roulant à 95 km/h. Nous sommes septuagénaires, ma femme et moi. Ce Subaru correspond à nos besoins pour son espace de chargement, sa visibilité excellente, sa facilité d’accès, son confort et la simplicité des commandes. Nous l’avions acheté à la suite de l’opération à la hanche de ma conjointe. De plus, son système de traction à prise constante est remarquable en hiver ! Nous n’avons plus d’inquiétudes pour les déplacements sur chaussée très enneigée et glacée. Facile de me stationner chez moi, même si c’est très enneigé, mon entrée étant en pente prononcée. Un stress de moins ! Nous pouvons remorquer notre petite roulotte sans problème et facilement. Nous avons fait installer un système de refroidissement de la transmission, suggéré par le concessionnaire.

– René G.

Rapport encombrement/habitabilité

Je conduis un Forester depuis un peu plus de cinq ans et j’en suis très satisfait. Moteur peu gourmand, tenue de route rassurante et confort des sièges chauffants sont des atouts appréciables. Malgré son format considéré comme petit, je suis agréablement surpris de l’espace de chargement. Mes passagers occasionnels ont aimé le confort de la banquette arrière, dont l’accès est facilité par des portières à grande ouverture. Été comme hiver, le Forester est un plaisir à conduire.

– A. Dionne

Sécurisant et luxueux

Je conduis la version Premier, soit la plus équipée parmi la gamme Forester. Ce choix est basé sur l’espace pour le conducteur : dégagement aux épaules et place pour les jambes. De plus, la performance dans la neige est sécurisante pour mes voyages dans les régions montagneuses. La version offre une sellerie en cuir Napa agréable et une bonne posture de conduite. Le défaut le plus important est le manque de convivialité des commandes. Aussi, le moteur est un peu juste.

– Jean-Pierre C.

Connectivité décevante

Nous possédons un Subaru Forester 2018 depuis trois ans et demi. Les fleurs d’abord. Le véhicule est fiable, économique et logeable. Nous nous y sentons en sécurité. Le pot maintenant. Il est bruyant, la connexion Bluetooth fonctionne rarement. Brancher un iPhone à l’aide d’un fil (écouter de la musique ou utiliser Google Maps) demande souvent plusieurs tentatives. Nous n’avons jamais éprouvé les mêmes problèmes de connectivité avec des véhicules de location.

– Jean M.

Troisième et dernier

J’en suis à mon troisième Subaru Forester. La dernière génération est plus confortable et silencieuse que les précédentes. La conduite est toujours aussi bonne, surtout en hiver, et l’économie d’essence s’améliore. Cependant, l’absence d’une déclinaison XT est décevante. L’ancien moteur de 2 L turbo était doux sur l’essence, mais capable d’accélérer lorsque nécessaire pour faire un dépassement ou pour entrer sur l’autoroute. La venue d’Apple CarPlay et d’Android Auto combinée à l’Eyesight a permis de rendre obsolètes les précédentes générations. Ce sera vraisemblablement notre dernier Forester puisque notre prochain véhicule sera électrique. On cherchera bientôt un petit utilitaire à quatre roues motrices avec une autonomie au-delà de 400 km pour les escapades familiales en ski, en vélo et en camping.

– Eric L.

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi Q3, Alfa Romeo Stelvio, Kia EV6, Lexus ES, Honda Ridgeline, Polestar 2, Volkswagen Jetta (GLi) et Toyota Sequoia. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou en attendez la livraison, nous aimerions bien vous lire.