Même si elle s’est affadie ces dernières années, la Série 3 fait partie des légendes que l’on ne peut se résoudre à voir s’effacer. Cette septième génération retrouve (enfin) de sa magie.

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La nouvelle architecture de la BMW 330i  a également permis de déplacer
le centre de gravité plus près de la chaussée.

La firme bavaroise a pris son temps pour faire l’inventaire de l’héritage de la Série 3. Bilan : des moteurs brillants, une aura sportive encore vivace, mais une esthétique banale, une gamme compliquée, et un comportement routier – bien qu’encore au-dessus du lot – de plus en plus bourgeois. Ces dures réalités ont incité BMW à prendre de bonnes résolutions.

Cette septième génération repose sur de nouvelles fondations. L’architecture précédente prend la route du musée au profit d’une autre plus rigide, plus généreuse dans ses dimensions et plus légère d’une cinquantaine de kilos. Mieux encore, cette architecture a également permis de déplacer le centre de gravité plus près de la chaussée.

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Vue du tableau de bord de la BMW 330i

Ces améliorations peuvent encore être bonifiées pour peu que l’acheteur consente à fouiller le fond de ses poches. BMW propose une armada d’appendices comme une direction à assistance variable plus sophistiquée agrémentée d’une géométrie plus « agressive » ou encore des amortisseurs plus réactifs. Tous ces éléments – il y en a d’autres – contribuent naturellement à offrir de meilleures sensations au volant. Dès lors, l’ensemble M Sport Package, offert moyennant un supplément de 2000 $, apparaît comme une option qui vaut le coût.

Une gamme en devenir

Pour l’heure, trois déclinaisons de la berline de Série 3 s’inscrivent au catalogue canadien de la marque. La 330i xDrive est la plus accessible des trois et la seule à s’animer d’un moteur quatre cylindres turbocompressé.

Ce dernier développe sept chevaux et 37 lb-pi de couple supplémentaires. Des gains obtenus grâce à l’optimisation de plusieurs composants (vilebrequin plus léger, gestion moteur plus rapide, injecteurs plus précis), dont le système d’injection directe. Ce dernier produit, à l’aide d’une pompe à essence plus puissante, une combustion plus efficace et plus propre.

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Une vue du moteur de la BMW 330i

Un peu plus économe, un peu plus performant (0-100 km/h : 5,6 secondes), ce moteur se révèle à ce jour le plus souple et le plus équilibré de la catégorie à bas et moyen régime. À haut régime, la différence est beaucoup moins notable par rapport aux autres quatre-cylindres suralimentés. Comme eux, le 2 litres BMW manque de souffle – et de discrétion – lorsque l’aiguille du compte-tours cherche à graviter dans l’orbite de la zone rouge.

Les « BMistes » intégristes se consoleront avec la M340i. Celle-ci soulève son capot à un six-cylindres en ligne plus musclé qui permettra d’exploiter au mieux les qualités dynamiques du châssis et d’abaisser le temps d’accélération de plus d’une seconde pour peu que cet « exploit » vous intéresse.

Une hybride bientôt

Pour l’automobiliste qui préfère au contraire y mettre la « pédale douce », le constructeur allemand proposera une version hybride rechargeable (330e) au cours du premier trimestre de 2020.

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Le levier de vitesses de la BMW 330i

Qu’à cela ne tienne, le 2 litres turbocompressé apparaît, pour l’heure, largement suffisant dans le cadre d’une utilisation réglementée comme la nôtre. Cette mécanique procure un bel agrément et entretient des rapports parfaitement huilés avec la boîte automatique, hélas la seule offerte.

Le châssis, plus réactif, s’attache à des suspensions relativement fermes, comme d’habitude, ce qui ne saurait gâcher le plaisir de l’esthète. Relativement fermes peut-être, mais pas inconfortables pour autant, les éléments suspenseurs proposent, comme d’autres éléments tels que la direction ou la boîte de vitesses, un éventail de réglages qui permet d’adapter ses caractéristiques aux besoins du moment. Cela n’a rien de nouveau bien sûr, mais contrairement aux offres concurrentes, la différence entre les modes de conduite proposés est ici plus marquée, plus perceptible et plus fine.

Mode sport

Pour peu que l’état de la chaussée le permette – pas toujours évident au Québec –, le Mode Sport est celui à privilégier.

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La Série 3 fait partie des légendes que l’on ne peut se résoudre à voir s’effacer.

Dans cette configuration, la 330i se révèle un bel instrument pour découper les courbes avec précision et fera sans doute prendre conscience à quel point la conduite d’un utilitaire (le chouchou de plusieurs) est parfois moche, surtout lorsque la route se met à faire des lacets.

En dépit de la présence d’un rouage intégral (xDrive), la Série 3 a su préserver les caractéristiques atypiques d’une propulsion et se laisse conduire comme tel. Le train avant s’accroche avec une rare ténacité et la direction imprime avec acuité le relief de la chaussée dans nos mains. Les changements de trajectoire sont vifs, précis et d’une rassurante stabilité. Et la qualité exemplaire du freinage ajoute à la confiance ressentie au volant. Visiblement, BMW est parvenue à réenchanter la Série 3.

Le soufflé retombe

Au volant, la joie que procure la Série 3 est indéniable. En revanche, tout n’est pas parfait. Même si elle marque, encore une fois, de réels progrès, la présentation intérieure est moins valorisante et moins soignée dans le détail que celle d’une Audi, voire d’une Mercedes.

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Les commandes de phares de la BMW 330i

Plusieurs détails agacent, comme ce pavé d’interrupteurs pour les phares inutilement compliqué, le bouton du volume de la radio peu ergonomique ou encore ce système d’infodivertissement que l’on met beaucoup de temps à apprivoiser. Et que dire du dispositif de reconnaissance vocale insuffisamment au point ? Comme chez Mercedes d’ailleurs.

La position de conduite est certes parfaite et la visibilité l’est tout étant, grâce à des montants de pare-brise plus fins. Toutefois, les forts gabarits trouveront à redire sur l’étroitesse des sièges avant. À l’arrière, BMW présente cette berline comme une cinq places, mais en pratique, seulement quatre personnes trouveront le confort. Si le dégagement aux places arrière progresse, le volume du coffre, lui, demeure le même, c’est-à-dire moyen pour la catégorie.

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Un aperçu du coffre de la BMW 330i

Quant à la dotation en accessoires, l’équipement de la 330i est complet, mais comment justifier que les sièges chauffants figurent en option sur un véhicule de 50 000 $ ?

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