On dirait une voiture pour enfant quand on la voit toute seule sur une photo. «En personne», elle prend des proportions de mini-voiture mais conserve néanmoins l'allure rétro qui séduit et surprend.

Tu me fais tourner la tête

«C'est précisément ce qui s'est produit, raconte Guy Gervais, de Montréal. Je l'ai aperçue en 2007, rue Rachel, lorsqu'elle m'est passée sous le nez. Ayant remarqué l'affiche «À vendre», j'ai suivi la voiture, qui s'est arrêtée coin Saint-Denis. Elle appartenait à un couple de jeunes Japonais qui venaient d'arriver au Québec, la voiture ayant suivi dans un conteneur. Je l'ai achetée sur-le-champ, dans la rue... Je précise que je n'avais jamais vu ce modèle, mais que j'ai été immédiatement séduit par la ligne, les couleurs, l'originalité, bref son charme indéniable qui fait sourire tous ceux qui la voient passer, hommes, femmes et enfants.»

 

Depuis lors, Guy Gervais roule en Figaro et ne semble pas se soucier du volant placé à droite. «On s'y fait, mais il faut être prudent lors des dépassements. Pour le reste, elle est d'une fiabilité remarquable et très agréable à conduire, avec tous les conforts d'une voiture moderne.»

La sympathique Nissan a été dévoilée au Salon de l'auto de Tokyo de 1989, accompagnée du slogan «Back to the Future». Imaginée comme voiture concept par le designer Shoji Takahashi, la Figaro a tellement séduit son public que Nissan a décidé d'en construire une série limitée à 8000 unités dès 1991. Mais la pression des acheteurs fut telle que la commande fut portée à 20 000 unités, réservées exclusivement au marché japonais. Malgré ce surcroît et un prix d'environ 25 000$ (nous sommes en 1991), il a fallu procéder à une loterie pour départager les acheteurs.

Les quatre saisons

Livrables seulement en quatre couleurs pastel symbolisant les quatre saisons de l'année et équipée de sièges en cuir, de la climatisation, d'un lecteur de CD et d'un grand toit ouvrant, la craquante Figaro n'a rien non plus à envier à des créations modernes sur le plan mécanique.

C'est ainsi que la traction japonaise est animée par un petit quatre cylindres de 1 litre dopé par turbocompresseur et dont la puissance et le couple sont respectables compte tenu du poids plume de 810 kg. La seule transmission qui figure au catalogue est une boîte automatique à trois rapports. C'est curieux, mais c'est comme ça.

Si le dessin de la carrosserie vous rappelle telle ou telle voiture ancienne, vous avez raison, car c'est en puisant des éléments de divers modèles classiques que Shoji Takahashi a réussi à créer cet ensemble fort harmonieux. La Figaro est en outre issue d'un modèle existant de Nissan auquel vient se greffer cette sympathique carrosserie, à la façon des célèbres montres suisses Swatch.

Le charme se poursuit d'ailleurs dans l'habitacle aux surfaces arrondies et assorties aux courbes extérieures. Les sièges tendus de cuir blanc véritable respirent le raffinement des belles d'antan et les instruments évoquent des accessoires décoratifs.

Et puisque les règlements canadiens autorisent l'importation de voitures âgées de plus de 15 ans, vous pourrez rouler en Figaro si le coeur vous en dit en vous adressant à www.terra2imports.ca ou à un autre fournisseur, à moins d'en trouver une en Grande-Bretagne.

La recommandation de Guy Gervais: «Allez-y sans crainte. La Nissan Figaro est aussi fiable qu'elle est charmante».

 

DANS LE RÉTROVISEUR DE LA NISSAN FIGARO 1991

Empattement/longueur/largeur/hauteur, cm : 230/374/163/136

Poids : 810 kg

Moteur : quatre cyl. turbo, 1 L, 75 ch à 6000 tr/min, 78 lb-pi à 4400 tr/min

Transmission : traction, boîte automatique à trois rapports

Direction : à crémaillère assistée

Suspensions : indépendantes

Pneus : 165/70R12

Freins avant/arrière : disques/tambours

Consommation : 4,5 à 7,5 L/100 km

Production : 20 000 unités

Prix (1991) : env. 25 000$US

Valeur (2008) : env. 14 000 $