Il n'est jamais facile d'établir avec justesse le prix de sa voiture que l'on veut mettre sur le marché de l'occasion. Que l'on soit vendeur, acheteur ou marchand, que l'on se réfère à une publication spécialisée ou à un site internet, le prix attribué à un même véhicule à vendre varie grandement, de manière surprenante. C'est ce que vient de confirmer le CAA-Québec dans un test d'évaluation.

Les risques d'erreur dans l'établissement de la valeur marchande d'une voiture d'occasion sont bien réels, affirme l'organisme. Afin de le démontrer - et de montrer que chaque cas est unique -, il a mis en exergue les différences de prix de vente probable de trois véhicules identiques sur le marché de la région de Québec, trois Mazda Protegé SE 2003. Pour chacune d'elles, les propriétaires respectifs et un même concessionnaire ont établi leur prix de vente. Et pour chacune d'elles, la valeur a été déterminée en se référant au Guide Hebdo, de même qu'une fourchette de prix demandés sur le marché a été obtenue. Les différences sont étonnantes, comme on peut le voir dans le tableau ci-contre.

 

Pour la première Mazda ayant 89 000 km avec 300$ de réparations immédiates à faire avant la vente, le propriétaire l'évalue à 2000$ tout comme le concessionnaire, alors que son «prix de liste» - valeur théorique - fourni par le Guide Hebdo est de 5300$. La seconde, avec 128 000 km et 800$ de réparations, est estimée par son propriétaire entre 4000$ et 5000$ alors que le concessionnaire lui offrirait 1500$ et que sa valeur théorique, selon le Guide Hebdo, serait de 5000$. Pour la troisième, à 57 000 km et avec 300$ de réparations, le propriétaire en demande 6000$ alors que le prix du Guide est d'environ 5000$ et que le concessionnaire l'estime à 2500$. D'après les demandes de prix affichées dans les différentes sources électroniques et écrites, ces propriétaires auraient même pu obtenir entre 3250$ et 4950$.

 

En somme, selon la source et selon l'estimation de chacun, le prix établi sera très différent, comme on le voit.

 

Dans ces cas-ci, les trois propriétaires auraient tout intérêt à vendre leur véhicule à d'autres particuliers afin d'obtenir un meilleur prix. «Il est possible de tirer le maximum de son véhicule et ce, peut-être plus du côté des particuliers», concède Philippe St-Pierre, conseiller en communication au CAA-Québec. L'organisme avertit que cet exercice «ne tient pas compte des ententes particulières qui pourraient être conclues entre un particulier et un commerçant, ententes qui pourraient être favorables aux deux parties».

 

Le test montre que dans le troisième cas, le propriétaire aurait plus de difficulté à vendre à court et même à moyen terme son véhicule qu'il a surévalué. Dans le premier cas, au contraire, le propriétaire a sous-estimé la valeur marchande de sa voiture, pouvant ainsi occasionner une perte nette pour lui.

 

Le CAA-Québec mentionne que «même si le kilométrage demeure un indicateur dont il faut tenir compte, il ne doit pas être considéré comme l'élément déterminant dans l'établissement d'un prix».

 

«L'état général et la mécanique déterminent la condition d'un véhicule. Il faut pouvoir prouver cette bonne condition, par les factures d'entretien et de réparation. Et il faut comparer avec les prix demandés sur le marché», dit M. St-Pierre.