Au centre-ville de Montréal, un taxi parcourt en moyenne plus de 200 km par jour, été comme hiver. À ce rythme-là, mieux vaut avoir une voiture qui «tienne la route». Alors que les clients y sont totalement indifférents, les propriétaires de ces voitures ont leurs préférences. Le choix du véhicule est loin d'être anodin. Résultat, certains modèles sont aujourd'hui extrêmement populaires dans l'industrie du taxi. Lesquels et pourquoi? Réponses.

Il suffit d'observer quelques stations de taxis à l'angle de rues de la métropole pour noter que deux ou trois modèles sont particulièrement populaires pour le transport individuel à quatre roues. Vous ne serez alors sans doute pas surpris d'apprendre que la voiture la plus utilisée pour nous trimbaler quand bon nous semble est soit japonaise, soit américaine. Et vous le serez peut-être encore moins si l'on vous dit qu'au sommet du classement des 10 plus populaires dans l'industrie du taxi trône la... Toyota Camry (voir la liste plus bas), suivie dans l'ordre de la Chevrolet Malibu et de la Nissan Altima. Les deux modèles japonais représentent à eux seuls 40% du parc de taxis de l'île de Montréal. Parmi les 10 modèles les plus utilisés, on dénombre par ailleurs sept américains et un sud-coréen.

Voilà pour les noms et les chiffres.

Dans les faits, on remarque l'absence de voitures européennes, jugées «trop chères», et la très grande marginalité des véhicules hybrides.

Lorsque l'on interroge les chauffeurs de taxi, ceux-ci ne manifestent pas vraiment de préférences. Il faut souligner que la majorité d'entre eux ne sont pas propriétaires de la voiture utilisée pour travailler. Le choix, ce n'est pas eux qui le font et ils n'ont jamais leur mot à dire. «Ils veulent tous avoir des Cadillac», ironise Claude Gauthier, garagiste et propriétaire d'un parc de taxis composé de Chevrolet Cavalier et Cobalt. Même son de cloche du côté d'Yvon Comtois, garagiste propriétaire d'un parc de 20 Nissan Altima 2006: «Ils voudraient tous avoir des limousines.»

«Satisfait» des autos japonaises, cet ancien chauffeur de taxi estime qu'elles représentent le meilleur choix, qu'elles sont plus confortables que les voitures américaines et que leurs pièces détachées - neuves - sont abordables et rapidement disponibles. La fiabilité fait le reste.

Claude Gauthier, lui, préfère les américaines car «moins chères à l'achat et à la réparation».

«Les propriétaires recherchent les voitures qui ont le moins de problèmes mécaniques et qui sont les moins chères», témoigne George Azzi, directeur général de Taxi Co-op, qui note une prédominance des Toyota Camry, Hyundai Sonata et Chevrolet Malibu parmi les 330 «voitures membres» de son entreprise de répartition.

Rapport coût-fiabilité

Des 1000 «voitures membres» de Taxi Diamond, c'est la Toyota Camry - également - qui sort du lot. Directeur général adjoint du plus important service de répartition, Denis Laramée note que les choix des propriétaires de véhicules sont guidés par le rapport coût d'achat-fiabilité, la disponibilité des pièces et les coûts d'entretien.

«Les japonaises consomment moins et sont un peu plus fiables que les autres, mais sont plus chères à réparer et à acheter. Les chauffeurs préfèrent également une voiture très confortable», résume Mohammed Jawad, ancien chauffeur devenu directeur de Taxi-Hochelaga.

Pour les chauffeurs de taxi, ce qui fait une bonne voiture, c'est avant tout le confort, la fiabilité, la consommation, la conduite et la tenue de route. Et beaucoup accordent de l'importance à la taille du coffre.

Autant de caractéristiques qui orientent le choix de bien des consommateurs...

> LES MODÈLES LES PLUS UTILISÉS À MONTRÉAL

1- Toyota Camry 1363

2- Chevrolet Malibu 609

3- Nissan Altima 394

4- Buick Century 318

5- Chevrolet Impala 297

6- Ford Taurus 235

7- Dodge Caravan 165

8- Hyundai Sonata 149

9- Buick Allure 117

10- Chevrolet Uplander 91

Source: Bureau du taxi et du remorquage de la Ville de Montréal