Le groupe automobile allemand Volkswagen a licencié sans préavis Oliver Schmidt, un dirigeant récemment condamné aux États-Unis à sept ans de prison par un tribunal américain dans le cadre de l'affaire du «dieselgate», rapporte l'hebdomadaire Bild am Sonntag.

«VW a envoyé en début de semaine à Schmidt une lettre de licenciement directement dans sa prison de Milan (Michigan)», a révélé l'édition dominicale du journal allemand Bild dès jeudi sur son site internet, en citant des sources au sein de l'entreprise.

Volks invoque les principes du droit du travail

«Son employeur le laisse tomber» après environ 20 ans passés dans le groupe, dénonce-t-il.

Interrogé par l'AFP, Volkswagen refuse d'évoquer les cas particuliers de ses salariés et se contente d'une réponse de principe.

«De manière générale, en cas de violations de la part de salariés, et à plus forte raison dans le cas de décisions pénales, des mesures conformes au droit du travail doivent nécessairement être prises», a commenté le constructeur.

Début décembre, M. Schmidt, 48 ans, a écopé de la peine et de l'amende maximales (400 000 dollars) dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable aux États-Unis.

Il avait été informé au printemps 2014 de l'existence d'un logiciel frauduleux installé sur certains véhicules diesel du constructeur allemand depuis des années, pour tromper les tests anti-pollution.

Oliver Schmidt, le jour de son arrestation en janvier 2017. Photo: Bureau du shérif du comté de Broward, via AP

«Bouc-émissaire mondial»

La justice américaine a estimé qu'il avait contribué à la fraude, en mentant délibérément aux autorités américaines lorsque des questions autour de la pollution réelle de ces voitures ont émergé.

Le dirigeant, à la tête du service de conformité réglementaire de Volkswagen aux États-Unis de 2014 à mars 2015, avait été arrêté en début d'année par la police fédérale (FBI) à Miami alors qu'il terminait des vacances.

Aux États-Unis, Volkswagen a dû débourser plus de 22 milliards de dollars pour réparer ou racheter près de 600 000 voitures incriminées, sur les 11 millions de véhicules dans le monde équipés d'un logiciel truqueur.

Au total, sept dirigeants et ingénieurs de VW ont été inculpés aux États-Unis, alors qu'en Allemagne plusieurs enquêtes sont toujours en cours pour déterminer les responsabilités dans cette vaste tricherie.

«Des douzaines, si ce n'est des centaines de salariés de Volkswagen étaient au courant de la manipulation sur les émissions polluantes», affirme le Bild am Sonntag, accusant le groupe de faire «d'un seul ingénieur un bouc-émissaire mondial».

Oliver Schmidt a été chef de la conformité réglementaire de Volkswagen USA de 2014 à mars 2015.