Coqueluche de son segment, la Yaris? Plus maintenant. La japonaise n'a pas su résister à la poussée de ses jeunes adversaires et à la politique commerciale très concurrentielle menée par Hyundai, nouveau détenteur du titre dans la catégorie.

La Yaris change de forme, pas de format. Les stylistes de Toyota ont délicatement changé sa silhouette, mais elle conserve les proportions de la version précédente. C'est-à-dire le gabarit d'une sous-compacte, une vraie.

Cette précision s'impose puisque les dernières nouveautés dans ce créneau ont tendance à ballonner un peu. Par définition, une sous-compacte mesure moins de quatre mètres de long. Quelques constructeurs, dont Ford (Fiesta), Honda (Fit), Mazda (2) et Toyota (Yaris), observent toujours cette règle. Les autres, sous prétexte de veiller à respecter des normes de sécurité plus sévères ou pour satisfaire les besoins de confort de leur clientèle, transgressent cette norme. Ainsi, il serait plus juste d'écrire qu'il existe deux types de sous-compactes: les petites et les grandes.

Bien entendu, vous n'en avez rien à cirer, de ce discours mathématique. Et pour cause, toutes ces petites autos sont vendues dans la même fourchette de prix et promettent de consommer l'essence avec modération.

Si, en prime, elles offrent plus de confort et un sentiment de sécurité, pourquoi s'en priver? Toyota en est conscient et veille à faire grandir - un peu - sa Yaris. L'empattement a augmenté de quelques millimètres, mais la longueur totale demeure à l'intérieur des quatre mètres.

Cette «rallonge» favorise le dégagement aux occupants des places arrière et l'espace des bagages, mais la petite Toyota est toujours à la remorque des «grosses» sous-compactes (Chevrolet Sonic, Nissan Versa, Hyundai Accent et Kia Rio). Par rapport à celles de sa taille, elle prend cependant l'ascendant sur les Mazda2 et Ford Fiesta et ne parvient pas à rivaliser avec la Fit de Honda, reine du rapport espace/encombrement.

Droit devant

La présentation intérieure de la Yaris est moins décalée qu'autrefois. Le bloc d'instrumentation déménage de la partie centrale du tableau de bord. Voilà qui aidera à soigner le strabisme unilatéral développé par les propriétaires de la génération précédente. Cette fois, voyants et compteurs se trouvent là où nous avons l'habitude de les retrouver, au-dessus de la colonne de direction.

Ce changement a permis de remodeler le tableau de bord. Il intègre une nouvelle robinetterie pour régler le débit et la température de l'air dans l'habitacle et fait courir devant le passager avant une planchette destinée à recevoir des crayons et d'autres objets longilignes. Hélas, ce balconnet est dépourvu d'un tapis antidérapant, de sorte qu'il se vide de sa cargaison au premier virage venu... Les baquets, eux, offrent un meilleur maintien, sans être plus confortables sur de longues distances, cependant.

La texture des différents plastiques s'améliore et une petite jupette veille à masquer les tubulures et les rails des sièges avant. L'intention est là, mais l'exécution bâclée.

Toyota rétablit un semblant d'horizontalité dans l'aménagement de l'habitacle, le faisant ainsi paraître plus vaste qu'il ne l'est réellement. La généreuse surface vitrée et la présence d'un seul essuie-glace contribuent également à accentuer cette impression.

 

De la ville à la route

Toujours bruyante et sèchement suspendue, la petite Toyota n'affectionne pas - ses occupants non plus - les longs trajets routiers.

Pour atténuer ces deux défauts, nous vous suggérons d'écarter la boîte automatique - elle ne compte que quatre rapports - et la version SE. Celle-ci adopte des ressorts plus fermes et une monte pneumatique plus performante, ingrédients qui contribuent à améliorer la tenue de cap, pas le confort de roulement. Ni son diamètre de braquage. La SE tourne beaucoup moins court que les autres modèles du catalogue.

Sur l'autoroute, la Yaris fait preuve d'une stabilité rassurante, et ce, même lorsque le vent souffle fort. La direction à assistance électrique si douce et si agréable en ville gagnerait toutefois à s'alourdir, dans le but de procurer à son conducteur un meilleur «ressenti» de la route. Toyota a la solution, mais celle-ci commande de choisir la version SE qui bénéficie, en plus des éléments énoncés dans le paragraphe précédent, d'une direction plus ferme et à la démultiplication plus rapide.

Sous le minuscule capot se trouve toujours ce bon vieux quatre-cylindres de 1,5 litre. Sa puissance n'a rien d'exceptionnel, mais vu la nature et le poids de l'auto, c'est largement suffisant pour peu que vous ne soyez pas trop pressé ou sachiez jouer du levier de vitesses. Par chance, la boîte manuelle offre un guidage relativement précis et un embrayage très facile à doser. Qui plus est, cette transmission permet de réaliser de meilleures économies à la pompe que l'automatique, ce qui est plutôt rare de nos jours.

Au final, la Yaris demeure une valeur sûre sur le marché en raison de sa fiabilité et de la réputation - même un peu affaiblie - de son constructeur. Sa cote à la revente figure parmi les plus élevées de sa catégorie. En revanche, devant les jeunettes qui l'affrontent, la Yaris manque d'arguments pour convaincre. Certaines concurrentes offrent de meilleures conditions (prix d'achat plus bas, garanties plus étoffées), d'autres plus d'espace et de confort.

 

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

La présentation intérieure de la Yaris est moins décalée qu'autrefois. Le bloc d'instrumentation déménage de la partie centrale du tableau de bord.

ON AIME

> Présentation intérieure plus conventionnelle

> Agilité en milieu urbain

> Économique à l'achat et à l'usage

ON AIME MOINS

> Suspension sèche

> Statu quo technique

> Niveau sonore

CE QU'IL FAUT RETENIR

> Fourchette de prix: 13 990$ à 18 245$

> Prix du modèle essayé: 15 990$

> Transport et préparation: 1350$

> Garantie de base: 3 ans/60 000 km

> Consommation obtenue lors de l'essai: 6,8 L/100 km

> Dans les concessions: Maintenant

> Pour en savoir plus: www.toyota.ca

TECHNIQUE

> Moteur: L4 DACT 1,5 litre

> Puissance (moteur essence): 106 chevaux à 6000 tr/mn

> Couple (moteur essence): 103 lb-pi à 4200 tr/mn

> Poids: 1020 kg

> Rapport poids-puissance: 9,6 kg/ch

> Mode: Traction (roues avant motrices)

> Transmission (série): Manuelle 5 rapports

> Transmission (optionnelle): Automatique 4 rapports

> Direction/braquage: Crémaillère/9,3 mètres

> Freins avant/arrière: Disque/tambour (SE: disque à l'arrière)

> Pneus: 175/65R15

> Capacité/type de carburant: 42 litres/ordinaire

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale