Peu avant la clôture de la bourse, Tesla a confirmé que le PDG Elon Musk veut retirer la compagnie de la Bourse, précisant que la décision finale sera prise au terme d'un vote des actionnaires.

Elon Musk, le PDG de Tesla avait semé le trouble durant l'après-midi en annonçant par tweet qu'il «envisageait» de fermer le capital de Tesla, ajoutant que le financement du rachat d'actions était «assuré». Il avait indiqué son intention de demeurer à la tête de Tesla.

L'action s'envole

L'information a provoqué la suspension de l'action à Wall Street, selon la formule consacrée-- alors qu'elle s'envolait de plus de 7 %. À la reprise des transactions, à 15 h 45, l'action est repartie à la hausse et terminé la journée boursière à 379,57 $ en hausse de 11 % (37,58 $). Plus de 30 millions d'actions ont été échangées, presque quatre fois le volume quotidien moyen. 

Tesla a indiqué qu'une éventuelle sortie de Bourse permettrait au constructeur de se concentrer sur ses objectifs à long terme, sans les impératifs trimestre par trimestre qu'impliquent une société devant rendre des comptes aux marchés boursiers.

Cette annonce intervient au moment où se multiplient les attaques de spéculateurs, qui parient sur l'effondrement de Tesla, une stratégie financière appelée vente à découvert (ou «short selling»). Si Tesla est effectivement retirée de la cote, ces spéculateurs risquent des pertes gigantesques.

Dans un tweet diffusé vers midi, Musk indiquait qu'il envisageait de privatiser Tesla à 420 $ par action. À ce prix, Tesla, dont le titre valait 367,25 dollars mardi avant sa suspension, pèserait plus de 71 milliards de dollars et serait de près de 20 milliards plus cher que General Motors, le premier constructeur automobile américain.

Une série d'informations boursières aussi sensibles distillée par un dirigeant d'entreprise en pleine séance boursière est tout à fait inhabituelle dans un pays où la communication financière est strictement réglementée pour mettre les investisseurs sur un pied d'égalité. Plusieurs commentateurs se sont demandés si cette déclaration risquait de causer des ennuis à Musk et à la compagnie. 

Interrogé par l'AFP, Tesla n'a pas répondu dans l'immédiat.

Hors-Bourse, la transparence n'est pas nécessaire

«Je n'ai pas des droits de vote majoritaires actuellement mais je ne m'attends pas à ce qu'un actionnaire en ait si nous quittons la cote. Je ne vendrai pas (mes titres) quel que soit le scénario», a poursuivi Elon Musk, qui détient environ 20% du capital de Tesla.

Pour convaincre de potentiels actionnaires réticents, il a évoqué la possibilité de créer un fonds spécialisé qui garantirait l'équité entre investisseurs.

«Mon souhait est que "tous" les actionnaires actuels restent même si nous ne sommes plus une entreprise cotée. Créerais un fonds spécifique pour permettre à chacun de rester avec Tesla. Le fais déjà avec Fidelity Investment pour SpaceX», la société aérospatiale dont il est également le PDG fondateur.

Ce n'est pas la première fois qu'Elon Musk évoque un retrait de la Bourse pour Tesla : il avait déjà émis cette hypothèse dans un portrait que lui consacrait le magazine RollingStone en novembre dernier.

Contrairement à une entreprise cotée en Bourse, une société à capital fermé n'est pas soumise à des obligations légales contraignantes en matière de transparence comme la publication de ses résultats tous les trimestres ou la rémunération de ses dirigeants.