Les années se suivent et se ressemblent. Les vols de véhicules sont en baisse depuis plus de 10 ans et les derniers chiffres confirment cette tendance parfois très marquée dans certaines provinces et certaines villes canadiennes.

Le dernier rapport sur la criminalité publié mardi par Statistique Canada fait état d'une baisse de 8,2% des véhicules motorisés volés au Québec en 2011 par rapport à l'année précédente. Un total de 22 397 véhicules y ont été rapportés volés, soit une moyenne de 61 vols par jour. Les services de police ont déclaré 82 411 vols similaires en 2011 dans l'ensemble du Canada, ce qui équivaut à environ 226 vols de véhicules par jour.

Le Québec est la province où le nombre absolu de vols de véhicules motorisés à quatre roues et à deux roues est le plus élevé, devant l'Ontario (20 768). Une position qu'il faut relativiser étant donné le poids démographique des deux provinces. D'autant plus que le plus fort taux de vols de véhicules pour 100 000 habitants a été relevé en Saskatchewan, puis en Alberta et au Manitoba.

«Depuis qu'il a atteint un sommet au milieu des années 90, le taux de vols de véhicules suit une tendance progressive à la baisse. Dans l'ensemble du Canada, le taux de vols de véhicules a chuté de 12 % en 2011 par rapport à 2010 et de 56 % depuis 2001», indique Statistique Canada.

La diminution des vols de véhicules a été observée dans presque toutes les provinces l'an dernier, seules Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ont enregistré une hausse.

À l'instar des provinces, presque toutes les régions métropolitaines du pays ont connu un recul de leur taux de vols de véhicules l'an dernier, les plus fortes baisses ayant été enregistrées par Sherbrooke (-38 %), Victoria (-38 %) et Winnipeg (-37 %). Au Québec, ce taux est en baisse à Montréal et à Québec dans la même proportion (-6%), de même qu'à Gatineau (-29%) ou encore Trois-Rivières (-10%).

Cette tendance à la baisse coïncide avec l'instauration systématique d'un anti-démarreur dans les véhicules neufs. Elle est également le fruit d'un travail de sensibilisation et de prévention opéré essentiellement par les compagnies d'assurances qui déboursent chaque année entre 150 et 200 millions $ dans une province comme le Québec.

«L'immobilisateur complique la tâche des petits voleurs opportunistes», commente Alexandre Royer, conseiller principal aux communications chez Intact Assurance.

Le vol de voitures reste tout de même la chasse gardée du crime organisé qui démantèle ou exporte des véhicules via les ports canadiens. Le renforcement en 2009 des condamnations pour vol et recel de véhicules a visé ces organisations. Pour Julie Bellemare, conseillère aux affaires publiques au Bureau d'assurances du Canada (BAC), cette baisse observée est due «au code criminel dont les punitions sont plus sévères».

Le marquage des principales pièces d'un véhicule reste la première parade au vol car leur revente est alors compliquée. L'installation d'un système de repérage et de télésurveillance est également conseillée.

Ces données du ministère reposent sur les déclarations des autorités policières de tous les services de police fédéraux, provinciaux et municipaux au Canada. Un nombre inconnu d'automobilistes victimes de vol - la plupart des jeunes - échapperaient à ce recensement en raison du fait qu'ils n'assurent pas leurs véhicules, selon le BAC.