La Jaguar XF a toujours été considérée comme une figurante chez les berlines intermédiaires de luxe. Bien que pleine de bonnes intentions et animée par la volonté d'apporter une approche différente aux allemandes, l'anglaise n'a jamais été considérée comme une réelle menace pour la hiérarchie du segment. Sa seconde génération, lancée sept ans après ses balbutiements, est bien déterminée à réussir là où le modèle précédent a échoué.

Sur le plan visuel, la présence de cette XF est indéniable. C'est beaucoup plus achevé que celle qui l'a précédée, qui a souvent été montrée du doigt pour son approche retenue, trop rangée.

Cette nouvelle cuvée expose une fois de plus l'adresse d'Ian Callum, talentueux directeur du design de la marque. La berline étale une belle émotivité à l'avant avec ses phares en amandes, placés bas aux confins de larges ailes. Il y a aussi l'inimitable calandre en trapèze inversé superbement proportionnée. La version S mise à l'essai propose un bouclier aux ouvertures latérales plus grandes, ajoutant au beau coup d'oeil.

Cette personnalité paraît plus atténuée dans l'habitacle. Les matières employées sont certes très nobles et assemblées avec une rigueur incontestable, mais le dessin fait quelque peu générique.

Qu'à cela ne tienne, l'ambiance feutrée se mariant avec le parfum des cuirs nous fait vite oublier ce détail. Cette XF respecte l'attention traditionnelle de Jaguar apportée à ses habitacles. Au chapitre technologique de cette XF, le système d'infodivertissement constitue une très grande progression face à l'ancien. La présentation est très moderne et élégante, l'écran tactile réagit rapidement. Il suffirait cependant d'augmenter la vitesse de ses opérations.

Des bases solides

Cette XF 2016 repose sur un tout nouveau châssis faisant grand usage de l'aluminium.

Sur paier, elle largue 120 kg. Au volant, cette plate-forme brille en conférant une très grande rigidité à la berline ainsi qu'une impressionnante agilité. Elle paraît légère, facile à placer avec sa direction qui est probablement l'une des meilleures de la catégorie. Dans cette auto presque parfaitement dosée sur l'assistance, il n'y a jamais de vide, peu importe où l'on braque, chose qui contribue grandement au sentiment de confiance et à l'agrément de conduite. Le roulis est aussi d'ailleurs très bien maîtrisé. Seul léger reproche : le calibrage du freinage pourrait être plus incisive, surtout à l'attaque.

V6 de 380 chevaux

Côté moteur, le V6 de 3 L suralimenté par compresseur volumétrique de 380 ch (pour la livrée S) appuie le tout avec une belle sophistication.

Le compresseur soutient la courbe de puissance naturelle du moteur, donc il n'y a presque jamais de creux, contrairement à une configuration avec turbocompresseur. La transmission automatique à huit rapports le soutient avec éloquence, rapide et précise dans ses sélections. La transmission intégrale de série transmet le couple au sol en toute transparence. Bref, rien à redire ici.

En définitive, cette XF dispose de beaucoup d'atouts pour venir bousculer la concurrence. Son excellent groupe motopropulseur ainsi que son châssis tout aussi impressionnant sont là pour en témoigner. L'habitacle pourrait cependant être plus spacieux, principalement à l'arrière. Jaguar devra également prouver sa fiabilité à plus long terme.

Fiche technique

Version à l'essai

XF S

Prix (avec options)

76 470 $

Moteur

V6 DACT 3 L suralimenté par compresseur volumétrique

Puissance

380 ch à 6500 tr/min

Couple

332 lb-pi à 4500 tr/min

Transmission

Automatique à huit rapports avec mode manuel

Architecture motrice

Moteur longitudinal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide)

10,3 L/100 km (essence Super)