Succéder à David Mondragon à la tête de Ford Canada n'effraie pas Dianne Craig. La nouvelle présidente de la filiale canadienne du constructeur à l'ovale bleu fait preuve de détermination. Elle nous prévient que Ford sera d'attaque cette année sur le marché des voitures, particulièrement au Québec. Elle promet de se mettre à l'étude du français le mois prochain.

Q - Vous arrivez à la tête de Ford Canada alors que l'entreprise est numéro 1 depuis deux ans. Le plus dur pour vous ne sera-t-il pas de poursuivre cette croissance?

R - C'est une excellente occasion pour moi. Ford Canada est clairement sur la bonne voie grâce au travail de nos concessionnaires et de nos employés. Nous sommes fiers d'être premiers depuis deux ans au Canada, mais au Québec également. Nous sommes très excités par ce contexte. C'est une très bonne période pour Ford. Et en 2012, nous proposons encore de beaux et bons produits avec la Fusion et l'Escape.

Q - Que savez-vous du marché canadien? Est-il si différent du marché américain?

R - J'ai grandi à Buffalo, dans l'État de New York. J'ai de la parenté au Canada. J'y ai passé du temps quand j'étais jeune. Comme aux États-Unis, il y a beaucoup de différences et de similitudes à l'intérieur même du marché canadien. Comme vous le savez, il y a des différences entre le reste du Canada et le Québec. L'un est plus un marché de camions légers, l'autre est plutôt un marché de voitures. Le Québec est un marché de voitures très important. Au Canada, 37% des voitures sont vendues au Québec. Cette province est très importante pour nous parce qu'en 2012, notre priorité est de croître sur le marché des voitures. Nous avons une très bonne réputation en tant que constructeur de camions légers, mais nous devons dire aux gens que Ford est un grand constructeur de voitures. Nous avons commencé à changer cette perception il y a deux ans avec la Fiesta puis avec la Focus. Maintenant, nous proposons la nouvelle Fusion. Nous sommes très enthousiastes par rapport à la Fusion pour le Québec. Elle n'est pas seulement superbe, elle offre aussi un choix de motorisation essence, hybride et hybride branchable.

Q - À titre de présidente de Ford Canada, quels sont vos objectifs?

R - J'ai trois objectifs. Le premier est d'accroître notre présence sur le marché des voitures. Il faut accroître nos ventes, amener de nouveaux clients chez nos concessionnaires. C'est notre priorité. Avec la Fusion maintenant, nous avons l'occasion de nous améliorer sur ce marché. C'est pourquoi le Québec est si important pour notre stratégie. Le deuxième objectif est de revitaliser Lincoln. On a présenté à Detroit la future MKZ. Cette année sera importante pour Lincoln pour vraiment commencer à relancer la marque. Le troisième objectif est de travailler avec nos concessionnaires à concevoir l'expérience d'achat la plus irrésistible de l'industrie.

 

Q - Quel est justement l'avenir de Lincoln?

R - Lincoln est très importante pour nous. La marque est chargée d'histoire. Quand vous regardez la MKS, la MKT et maintenant la MKZ, cette année va être très importante pour Lincoln. L'orientation que le constructeur a prise dans la MKZ est un très bon exemple de ce que nous allons faire de Lincoln. Nous souhaitons beaucoup en faire une marque de luxe de classe mondiale. Nous avons fait le choix d'un intérieur et d'un extérieur uniques. Le look sera très différent de Ford. Avec les technologies auxquelles les clients sont en droit de s'attendre.

Q - Avez-vous réellement confiance dans la possibilité de voir les véhicules hybrides et électriques s'imposer quand on sait que les dernières ventes ont été mauvaises?

R - Aux États-Unis, les hybrides sont vraiment populaires quand l'essence grimpe à plus de 4$ le gallon [actuellement 3,50$ en moyenne]. On ne peut présumer de l'avenir du prix de l'essence, mais si le prix remonte, la demande pour ces véhicules va augmenter aussi. Actuellement, le prix de l'essence est bas alors, oui, les ventes d'hybrides sont très faibles. [...] Il est important que le consommateur ait le choix et il sait qu'il l'a avec Ford. Je pense que ce qui va se passer dans les 10 prochaines années sera très intéressant. Les moteurs à essence vont continuer à prédominer. Quelle sera alors la part des hybrides, des hybrides branchables et des électriques? Je ne peux pas le prédire.

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