C'est par un communiqué succinct que Bentley a mis fin au feuilleton. Le constructeur britannique apprêtera finalement un VUS pour accrocher les nantis, le premier de son histoire. Le fruit qui sera issu du projet deviendra l'utilitaire sport le plus onéreux du marché avec une facture qui devrait avoisiner les 198 000 $, selon Autocar. Il faut mériter l'écusson ailé, après tout...

Vous avez un sentiment de déjà-vu ? C'est que Bentley avait signifié ses intentions l'année dernière avec une étude de style au nom très littéraire, le EXP 9 F. Ce dernier avait d'ailleurs reçu un accueil mitigé à Genève, son regard vitreux et un peu oiseux n'en est certes pas étranger.

Rien n'avait cependant été confirmé depuis, ce qui a alimenté une série de rumeurs concernant la date de son arrivée officielle. On le sait maintenant, ce sera 2016.

Bentley injectera 1,3 milliard dans son développement et embauchera 1000 personnes, un effort qui traduit l'importance que revêt le VUS pour le constructeur de Crewe. En plus d'être imprégné d'un grand faste avec un dessin qui se distancie du EXP 9 F, il remplira également une autre fonction, celle de produire des performances jusque-là jamais vues pour un utilitaire sport. Il ne serait pas étonnant qu'il pige dans la banque de moteurs de sa soeur, la Continental GT. Un V8 (500 chevaux) et un W12 (567 chevaux), tous deux biturbo, seraient donc proposés.

Son positionnement reste risqué lorsqu'on fait une rétrospective de la carrière (courte) de son père spirituel, le Lamborghini LM 002 à moteur V12 (de la Countach). Le premier et le seul VUS à s'être avancé sur ces terres n'a été produit qu'à 301 exemplaires en 7 ans d'existence (1986 à 1993). Autre temps, autre conjoncture cependant, le nouveau VUS bénéficiera d'une recrudescence de la demande pour cette race de véhicules, une poussée venant de la Chine et de la Russie.

D'après Automotive News, Bentley espérerait assembler 5000 exemplaires par an de ce nouveau modèle dans un segment sélect qui sera bientôt attaqué par Maserati (Levante) et Lamborghini (Urus). Rolls-Royce, l'autre icône de l'aristocratie automobile anglaise, pourrait aussi être tenté. La marque veut ainsi augmenter son volume de ventes, avec un objectif de 15 000 voitures vendues annuellement d'ici 2018.