Depuis qu'on a entendu dire que Hyundai et Fiat-Chrysler Automobiles (FCA) songent à fusionner, il y a une dizaine de jours, les rumeurs quant à une nouvelle vague de fusions et d'acquisitions au sein des grands constructeurs automobiles refont surface. Qui vend, qui achète ? Voici un état de la situation.

Les acheteurs

Hyundai

Sergio Marchionne, PDG de FCA, a cogné à plusieurs portes afin de trouver un partenaire intéressé par une association avec son groupe. Il y a 10 jours, la presse coréenne a laissé entendre que Hyundai étudiait à son tour la question. À eux deux, Hyundai et FCA vendent 11,5 millions de véhicules, le plus important total de l'industrie. Et leurs gammes sont complémentaires, le catalogue de FCA étant mieux garni en VUS et celui d'Hyundai-Kia-Genesis comptant davantage sur les berlines.

Jaguar-Land Rover

Ça chauffe dans le marché automobile indien, où Tata Motors, la maison-mère de Jaguar-Land Rover, a une présence marquée. Le mois dernier, son directeur financier a affirmé l'intention du groupe d'élargir son empreinte dans le haut de gamme. Depuis, le groupe aurait l'oeil sur différentes marques d'automobiles de luxe et d'entreprises à caractère technologique qu'elle souhaiterait ajouter à son catalogue. Citant des sources anonymes, Bloomberg nomme Alfa Romeo et Maserati comme étant des cibles potentielles, vu le désintérêt de Fiat-Chrysler envers ces deux marques.

Ford

L'annonce d'une alliance entre Ford et le groupe indien Mahindra & Mahindra en a pris plusieurs par surprise, à la mi-septembre. Pour Ford, c'est un retour dans le marché automobile connaissant la plus forte croissance dans le monde à l'heure actuelle. Pour Mahindra, c'est un premier pas vers l'élargissement de son marché au-delà des frontières de l'Inde. Si c'est indicateur de la stratégie à venir de Jim Hackett, nouvellement nommé PDG de Ford, le groupe américain pourrait continuer d'être actif dans les mois à venir.

Les vendeurs

Mazda

La productivité de Mazda est une des plus élevées de l'industrie. Sa R-D est aussi remarquable, malgré les modestes sommes investies. Mais sa petite taille en fait une cible de choix, dans une industrie où l'investissement tourne au ralenti depuis deux ans. Ce phénomène est souvent synonyme de fusions et d'acquisitions, dans un marché mature comme celui de l'automobile. En août dernier, Toyota a par ailleurs confirmé l'acquisition de 5 % des parts de Mazda, afin de rapprocher la production de certains nouveaux modèles.

Mitsubishi

L'Alliance Renault compte sur Nissan depuis 1999. Cette dernière a acquis 34 % des parts de sa compatriote japonaise Mitsubishi l'an dernier. Ensemble, ces trois marques forment le plus important groupe automobile sur la planète. Leurs efforts conjoints se traduiront par 12 nouveaux modèles à moteur électrique d'ici 2022, en vue de hausser leurs ventes globales de 10,5 millions d'exemplaires, selon les prévisions pour cette année, à 14 millions d'ici cinq ans.

Subaru

Selon un rapport de Bloomberg-Gadfly, chaque employé de Subaru rapporte un bénéfice d'exploitation de 146 000 $US à Fuji Heavy Industries, la maison-mère de la marque japonaise. C'est trois fois le bénéfice d'un employé de Mercedes-Benz ! Ça rend ce très petit constructeur très attrayant, selon la firme new-yorkaise. Seul bémol : Toyota possède 17 % des parts de Subaru, ce qui refroidit sans doute les prétendants. Toyota elle-même sort à peine de l'acquisition de son homologue japonais Daihatsu.