Les automobilistes canadiens sont encore imprudents dans les zones scolaires. C'est du moins ce qui ressort d'un sondage réalisé lors de la rentrée scolaire à la demande de l'Association canadienne des automobilistes (CAA).

Près des deux tiers des répondants ont déclaré avoir été témoins d'au moins un comportement dangereux d'automobiliste dans une zone scolaire. L'infraction observée la plus commune est l'excès de vitesse, dans 64 % des cas. L'envoi de messages texte, l'utilisation du cellulaire au volant ou une autre forme de distraction ont par ailleurs été observés par 47 % des répondants du sondage, réalisé par la firme Earnscliffe dans le cadre de la Semaine nationale de la sécurité scolaire, qui se terminait hier.

« C'est triste, parce que la sensibilisation à une conduite appropriée en zone scolaire, c'est vieux comme le monde, s'est désolée Annie Gauthier, conseillère en communications à CAA-Québec. On s'aperçoit que le message passe difficilement. D'autant plus que 40 % des personnes interrogées soutiennent avoir observé une augmentation des comportements dangereux de la part des automobilistes. »

Passer outre aux clignotants des autobus scolaires

Autre élément inquiétant du sondage, 31 % des répondants ont soutenu avoir vu des automobilistes ignorer la signalisation d'un autobus scolaire. C'est d'autant plus étonnant quand on sait qu'il s'agit d'une infraction qui vaut neuf points d'inaptitude.

Résultat, 30 % des gens interrogés soutiennent avoir été témoins d'une collision ou d'une quasi-collision en zone scolaire. Du nombre, 57 % des événements observés impliquaient un enfant à pied ou à vélo.

Arrêts illégaux, «stops américains» et engueulades

Les autres comportements délinquants observés dans les zones scolaires par les personnes interrogées par Earnscliffe Strategy Group sont le stationnement ou l'arrêt illégal (40 %), le non-respect d'un panneau d'arrêt (28 %) et une altercation entre conducteurs (7 %).

« Il faut taper en continu sur le clou de la sécurité routière en zone scolaire, a enchaîné la porte-parole de CAA-Québec. Les changements de comportements doivent s'opérer de trois façons : d'abord en augmentant les efforts de sensibilisation, ensuite en établissant des balises dans la législation et enfin en recourant à davantage de répression. J'ignore s'il convient mieux d'effectuer une surveillance continue ou par périodes fixes, mais une surveillance plus récurrente de la police pourrait certainement faire une différence. »

Méthodologie : le sondage de l'Association canadienne des automobilistes a été mené sur internet auprès de 2012 Canadiens. La marge d'erreur est de plus ou moins 2,2 %, 19 fois sur 20.

Zones scolaires: 5 conseils du CAA-Québec

Conduisez avec prudence

Conduire selon les conditions routières ne signifie pas seulement conduire en fonction de la pluie ou de la neige, mais aussi en fonction de la proximité d'une zone scolaire. Il faut ainsi s'assurer de connaître et de respecter les limites de vitesse qui s'appliquent dans les zones scolaires de nos collectivités.

Contact visuel

Avec le mercure qui baisse, beaucoup d'enfants portent des tuques et des capuchons qui réduisent leur vision et couvrent leurs oreilles. Les automobilistes doivent prévoir la possibilité que les écoliers ne voient ou n'entendent pas facilement les véhicules en mouvement. Il faut ainsi s'assurer d'établir un contact visuel avec les piétons et les cyclistes.

Vigilance redoublée

En dehors des heures de cours, les enfants se rendent souvent au terrain de jeu de leur école pour se rencontrer et s'amuser. Il est donc important de conduire en tout temps de manière sécuritaire dans les zones scolaires, même la fin de semaine et pendant les vacances.

Halloween

Le soir de l'Halloween, il faut avoir conscience qu'il y a une forte affluence de piétons dans les zones scolaires. Aussi, bien souvent, les jeunes choisissent leur école de quartier comme point de rencontre.

Ralentissez

Le retour à l'heure normale se fait cette année le 6 novembre. L'arrivée de l'obscurité en après-midi réduit la perception de la profondeur et la vision périphérique des automobilistes. La situation exige donc des précautions supplémentaires dans les zones scolaires, ce qui commence par réduire la vitesse.