On n'aura probablement jamais vu au Québec une telle collection de véhicules exotiques au même endroit. Le 28 août, plus de 150 bolides - Ferrari, Lamborghini, Porsche, McLaren, Aston Martin et autres Bentley - partiront de Montréal pour se rendre au circuit ICAR, où ils embarqueront leurs copilotes d'un jour, des jeunes gravement malades appuyés par la Fondation pour l'enfance Starlight.

Né il y a quatre ans de l'initiative de l'homme d'affaires Stewart Kahan, l'événement Conduire pour un sourire a grandi, de sorte qu'on a choisi cette année de l'ouvrir au grand public, une façon d'obtenir encore davantage de dons. Pour 20 $, les amateurs pourront aller voir de près des voitures d'exception - certaines ne sortant que très rarement des garages de leurs propriétaires.

« Mon patron a une belle voiture sport, il s'est dit qu'il allait appeler un de ses amis et lui suggérer d'aller faire des tours de piste avec les quelques ados présents lors d'un événement de la Fondation, explique Ghyslain Gagné, vice-président au service des enfants chez Starlight.

En plus des tours de piste sur le circuit ICAR, les enfants et leurs familles trouveront sur place animation, jeux gonflables, maquillage et camions de bouffe de rue. Photo: Fondation Starlight

150 voitures au rendez-vous

«Les pilotes ont tellement tripé en voyant les jeunes rêver qu'ils ont attiré davantage d'amis l'année suivante, si bien qu'on a pu compter sur 60 voitures», dit M. Gagné.

«L'an dernier, on en avait 110 et cet été, on a déjà surpassé le plateau des 150 ! »

De fait, M. Gagné affirme que bien des gens d'affaires de la grande région de Montréal se lancent maintenant des défis pour déterminer qui aura amassé le plus d'argent. Les gens peuvent même encourager leurs pilotes favoris en faisant des dons en ligne sur le site web de l'événement.

On attend ainsi plus de 800 personnes à Mirabel, au circuit ICAR, dont près de 200 jeunes, des enfants malades, mais aussi leurs frères et soeurs, qui pourront également vivre l'expérience de rouler en piste - à vitesse contrôlée, il va sans dire.

L'an dernier, l'événement Conduire pour un sourire a permis d'amasser 400 000 $.



Plus de 150 bolides --Aston Martin, Lamborghini, Ferrari, Porsche, McLaren et autres Bentley-- seront présents. La journée commencera par un rallye de type poker run dans les Basses Laurentides et ce seront les enfants qui seront co-pilotes. Photo: Fondation Starlight

Sourires, sensations fortes... et Capitaine Starlight

Avant de se retrouver dirigeant au sein de la Fondation Starlight du Canada, Ghyslain Gagné a travaillé comme clown auprès des jeunes pendant plus de 30 ans.

Il a créé le personnage de Capitaine Starlight, qu'il incarne lors des événements de la Fondation. Bref, il sait comment faire sourire un enfant. Il sait aussi qu'un ado ne réagit pas de la même façon qu'un tout-petit. Amateur de moteurs tout comme son patron Stewart Kahan, M. Gagné admet que les grosses cylindrées peuvent parfois être mal vues d'une certaine partie du public, mais il sait que le charme opère encore auprès des jeunes - et de leurs familles.

« Les 12-18 ans sont bien souvent pognés sur leur tablette. OK, ça peut permettre au jeune de sortir de l'isolement en entrant en relation avec d'autres ados, mais le faire sortir de chez lui et de son fauteuil roulant, c'est moins évident, explique M. Gagné. Mais quand on lui offre de faire un tour d'hélicoptère ou d'aller faire du tube derrière un yacht avec ses frères sur un lac, c'est optimal. Et les parents sont tellement reconnaissants. »

Plus de 200 jeunes, des enfants gravement malades, mais aussi leurs frères et soeurs, pourront rouler à bord de bolides exotiques. Photo: Fondation Starlight

M. Gagné a ainsi mis en place le programme Motomax au sein de la Fondation pour l'enfance Starlight, qui offre aux jeunes de vivre des expériences riches en sensations fortes. « On propose aux jeunes des activités qu'ils n'auraient jamais pensé pouvoir faire, soutient Ghyslain Gagné. Ils se disent bien souvent qu'ils ne peuvent pas, qu'ils ne devraient pas, que ça leur fait peur, mais avec des pros, bien entourés, ils en sortent toujours émerveillés. Les jeunes nous disent bien souvent que c'était la plus belle journée de leur vie, et ça, c'est ma plus belle paye. »