Le renouvellement de la convention collective entre GM et son syndicat américain ouvre la voie au lancement en Amérique du Nord d'une nouvelle voiture de conception allemande, l'Opel Astra GTC, montrée la semaine dernière au Salon de l'auto de Francfort. Elle serait construite aux États-Unis et serait commercialisée ici sous la marque Buick.

C'est ce qui se dégage de déclarations récentes faites par la direction d'Opel et, surtout, du résumé du contrat de travail publié mardi pour ses membres par l'United Auto Workers.

En effet, le nouveau contrat de travail négocié entre GM et son syndicat américain stipule que la compagnie s'engage à assembler une compacte non précisée, dans une usine américaine non précisée, créant ainsi 500 nouveaux emplois.

L'Astra GTC est une candidate très vraisemblable. La semaine dernière, le président d'Opel, Karl-Friedrich Stracke, a déclaré que la toute dernière Opel pourrait très bien se retrouver dans des chaînes de montage américaine, australienne et chinoise: «Je la verrais très bien comme une Buick», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec la presse et des analystes financiers au quartier général d'Opel, à Rüsselsheim. Sa déclaration est rapportée par le magazine AutoObserver, publié par la compagnie d'informations automobiles Edmunds.com.

Quelques jours auparavant, Opel avait dévoilé l'Astra GTC au Salon de l'auto de Francfort.

GM utilise souvent les compétences techniques de sa filiale allemande Opel et de sa filiale sud-coréenne GM-Corée pour concevoir des «voitures mondiales» construites dans toutes les usines GM à travers le monde.

Il y a quelques années, GM avait brièvement importé en Amérique du Nord des Opel Astra vendues ici (ce fut un flop) sous la marque Saturn, jusqu'à ce que cette marque soit sabordée durant la restructuration et la faillite de GM, en 2009. De même, les actuelles Buick Regal et LaCrosse sont basées sur une plate-forme Opel. En fait, l'an dernier, les premières Regal vendues ici étaient fabriquées à l'usine Opel de Rüsselsheim (elles sont maintenant assemblées à Oshawa, en Ontario).

L'Astra GTC faite aux États-Unis ne porterait pas nécessairement ce nom. L'Astra tout court (une version moins high tech et moins sport) actuellement vendue en Europe est aussi fabriquée en Chine et s'appelle l'Excelle. Karl-Friedrich Stracke a indiqué que l'Astra GTC pourrait aussi être commercialisée en Chine sous la marque Buick et en Australie sous la marque Holden (la filiale de GM en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans quelques pays insulaires d'Océanie).

En Amérique du Nord, l'Astra GTC serait la plus petite Buick, avec sa longueur de 4300 mm (la Verano fait 4671mm, la Regal, 4831 mm, et la LaCrosse, 5003 mm). Ce serait une voiture de moyenne gamme, plus équipée que les Chevrolet, et assez sportive pour occuper le créneau laissé vacant par l'abandon de la marque Pontiac, où GM aimait caser ses Solstice, G8, GTO, Firebird et autres voitures rapides.

En Europe, l'Astra GTC coûte entre 21 400 euros (29 265$) et 29 900 euros (40 888$), mais une future version très sportive GTC OPC dotée d'un moteur de 300 chevaux devrait coûter plus cher. Impossible, à ce stade-ci, de savoir si la GTC OPC super musclée traverserait l'Atlantique. Par contre, la version turbodiesel de 165 chevaux qui se vend 27 400 euros (37 460$) a toutes les chances d'être commercialisée ici, si on se fie au précédent établi par GM avec la version diesel de la Chevrolet Cruze, qui sera lancée ici à la fin de 2013.

L'Astra GTC a une assise plus large et plus basse et une carrosserie plus aérodynamique que l'Astra ordinaire, à laquelle elle ressemble peu. Elle est pleine de gadgets électroniques qui justifient un prix plus élevé et ses moteurs à essence (tous turbo) les plus utilisés (1,4 litre, 120 chevaux; 1,4 litre, 140 chevaux; 1,6 litre, 180 chevaux) contribueraient aux cibles d'économie de carburant en vertu des nouvelles normes de consommation américaines. Le plus économique des trois brûle 5,9 litres d'essence aux 100 km en version manuelle tandis que le diesel consomme 4,9 l/100 km.

Sources: AutoObserver; United Auto Workers.

Photo GM

GM veut faire d'Opel une marque mondiale, qui développera des modèles qui seront vendus partout dans le monde, comme la berline Insignia, disponible en Amérique du Nord sous le nom de Buick Regal.