Sergio Marchionne est là pour rester. Le numéro 1 de Chrysler n'entend pas quitter son poste avant 2015.

En marge d'un séminaire au Michigan, talonné par des journalistes américains, celui qui est aussi à la tête de Fiat a affirmé mercredi que «techniquement» il pouvait partir de Chrysler après 2015. «Je partirai plus tôt ou plus tard, selon le cas de figure sans doute. Je ne me concentre pas sur la date, je me concentre sur la manière», a-t-il dit.

«La procédure a été déterminée et j'ai toujours cru que mon successeur devait être issu de l'alliance Fiat-Chrysler... et cette équipe de direction élargie dans laquelle nous avons 22 personnes représentantes neuf nationalités est élaborée... pour que ce soit l'occasion de faire ses preuves pour siéger et gérer», a précisé aux journalistes américains Sergio Marchionne.

Âgé de 59 ans, il souhaite que le groupe devienne l'un des cinq ou six grands de l'industrie automobile mondiale. «Cela reviendra à mon successeur, je pense. Chrysler sera là après moi.»

Marchionne a par ailleurs qualifié de «très faisable» le récent standard de consommation moyenne du parc automobile américain fixé par l'administration Obama à l'horizon 2025. D'ici cette date, cette moyenne devra être de 4,3 L./100km. Elle est actuellement d'un peu plus de 9L./100km. L'industrie a les moyens et le temps d'y répondre, selon le PDG de Fiat, qui s'est permis de critiquer au passage ses confrères. «Cette industrie a la très mauvaise habitude de crier au loup. Tôt ou tard, quelqu'un demandera de jouer cartes sur table.»

Mais du même souffle, Marchionne met en garde les autorités américaines de vouloir favoriser une technologie plutôt qu'une autre. Ce serait une erreur de croire que l'électricité ou l'hydrogène soit la panacée, pense-t-il. Pour lui, le gouvernement doit rester neutre et laisser les constructeurs trouver la voie à suivre.

Le Detroit News a relevé que Sergio Marchionne anticipe un autre défi de taille pour l'industrie automobile, un défi nommé Chine. «La Chine est le plus important producteur de voitures au monde, a-t-il souligné. Elle produit presque exclusivement pour son propre marché, mais il est clair qu'elle va se tourner vers l'exportation. Même si elle n'exportait que 10% de sa production, nous ferions face à un risque énorme dans nos propres marchés. On ne peut pas se permettre de ne pas y être préparé. L'excuse voulant que nous n'avons pas compris ou que nous avons sous-estimé l'ampleur ne tiendrait pas.»