Certains des principaux constructeurs automobiles japonais doivent reprendre la production ce mois-ci, alors que le pays se reconstruit, mais la perte de productivité de ces dernières semaines pourrait faire enfler les prix des véhicules.

Honda a annoncé le 30 mars la reprise de la production de ses véhicules à partir du 11 avril, à 50% du rythme de production pré-séisme. La production de pièces détachées reprendra le 4 avril, d'après Automotive News.

Mazda a également annoncé son projet de reprendre la production «de façon limitée» d'ici la mi-avril, mais Toyota, le plus gros constructeur du pays, gardera la plupart de ses usines fermées au moins jusqu'au 14 avril.

Pour plusieurs constructeurs, l'obstacle principal à la reprise de leur activité est la pénurie de pièces détachées, qui est accentuée par la logistique en flux tendu du secteur automobile japonais.

De nombreuses usines à travers le monde qui comptent sur les pièces détachées japonaises ont également dû revoir leur production à la baisse. Les experts y voient la cause d'une possible hausse des prix, même s'ils ne savent pas combien de temps la crise va durer, ni son ampleur.

En début de semaine, un analyste a prédit que la production de véhicules de l'année pourrait être réduite de 20 millions au maximum. Ce pronostic semble pessismiste, mais il risque de contribuer aux appréhensions des consommateurs au sujet de la disponiblité de certains des véhicules japonais les plus prisés, comme la Prius de Toyota.

L'analyste américain TrueCar.com a indiqué la semaine dernière que les prix de modèles hybrides comme la Prius, la Honda CRZ et la Honda Insight étaient en hausse.

«Presque tous les véhicules dont la production a baissé verront leurs prix augmenter», affirme Jesse Toprak de TrueCar.com. «Ce sont les hybrides et les véhicules au meilleur rendement énergétique qui enregistreront la plus grande hausse.»

Les analystes pensent qu'on ne connaîtra le véritable impact des catastrophes qu'une fois les stocks des constructeurs épuisés, ce qui pourrait arriver d'ici l'été.

Et puisque l'argus des voitures d'occasion suit la tendance des prix des véhicules neufs, les consommateurs peuvent encore attendre longtemps avant de pouvoir retrouver les bonnes affaires et autres réductions auxquelles ils avaient été habitués.