Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. C'est la première impression ressentie en découvrant la seconde génération du X3 de BMW. Entre la nouvelle et l'ancienne, la ressemblance est troublante. À trop vouloir rassurer sa clientèle, BMW a presque refait la même chose, à l'échelle 1,5! Pourtant, sous sa robe actualisée se cache un utilitaire sportif soucieux de rappeler son rôle de précurseur dans sa catégorie.

Au terme d'une production de 600 000 unités, le moment était venu pour BMW de tirer un trait sur la première mouture du X3. Du coup, sa production migre de l'Autriche en Caroline-du-Sud où prennent naissance déjà les X5 et X6.

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Jusqu'à ce que BMW retire la clef du contact, le X3 a vaillamment résisté aux assauts d'une concurrence qui n'a cessé de proliférer depuis son lancement en 2004. Au Québec, l'année dernière par exemple, le X3 a su garder - au prix de nombreuses promotions - le troisième rang des vendeurs de sa catégorie, derrière le GLK de Mercedes et le Q5 d'Audi.

Pas la peine de sortir le ruban à mesurer: le nouveau X3 occupe autant d'espace sur la route que la première génération du X5, lequel a aussi beaucoup grandi depuis. En chiffres, cela se traduit par une hauteur accrue de 12 mm, 83 mm de plus en longueur et 15 mm de plus d'empattement.

Amateurs de tout-terrain? La garde au sol du X3 s'élève de 12 mm additionnels et s'accompagne d'un rouage à quatre roues motrices, ici baptisé xDrive. Celui-ci a la particularité d'offrir une répartition du couple entre les roues avant et arrière infiniment variable. Une caractéristique encore rare dans le secteur.

 

Ah, petite bourgeoise!

Avant de s'intéresser à l'évolution technique de ce modèle, quelques mots sur la présentation extérieure. Fidèles à notre habitude, nous vous laisserons seuls juges du travail des stylistes.

Commentons plutôt le caractère plus bourgeois affiché par cette seconde génération. Sans rompre totalement avec son aîné, le nouveau X3 paraît taillé davantage pour les beaux quartiers. Les boucliers noirs d'autrefois s'agencent désormais à la teinte de la carrosserie. Et les diodes électroluminescentes concourent au dynamisme des trois principales lignes qui donnent formes à cette élégante carrosserie.

Plus d'espace

Il y a plus d'espace, surtout à l'arrière, et le X3 permet d'embarquer quatre personnes confortablement. Une cinquième? Pourquoi pas, mais celle-ci sera un peu moins bien installée au centre de la banquette. Elle devra jouer des coudes et des pieds sous peine de s'engourdir. Soulignons aussi qu'en dépit d'une garde au sol surélevée par rapport au modèle précédent, aussi bien l'accès que la sortie ne posent aucun problème particulier. Le recours à des marche-pieds paraît ici inutile.

Le hayon électrique (une option) s'ouvre sur une surface de chargement généreuse. On peut aisément moduler l'espace en basculant en tout ou en partie les dossiers asymétriques (60/40) de la banquette arrière. Puisqu'il est question de rangements, soulignons leur nombre accru à bord de la cabine.

L'aménagement intérieur ressemble de près à ce que l'on connaît chez BMW. Sous la petite casquette qui repousse les rayons du soleil, on trouve une instrumentation complète et parfaitement lisible. Bien entendu, comme toute BMW, le X3 propose un catalogue d'options trop bien garni. Le constructeur bavarois s'en défend. Et non sans raison. Chiffres à l'appui, le X3 s'enrichit en effet de nombreux accessoires autrefois offerts moyennant supplément. Qu'à cela ne tienne, notre véhicule d'essai comptait pour 6800$ d'accessoires. Va pour le toit ouvrant panoramique et le syntoniseur de radio par satellite Sirius, mais la caméra de recul et la télécommande universelle?

Cela dit, bonne joueuse, l'entreprise allemande a même la bienséance de refiler aux consommateurs une partie des économies qu'elle réalise en assemblant désormais ce véhicule aux États-Unis et non plus en Europe. Mieux encore, la qualité de la construction et des matériaux y gagne aussi. Sans atteindre un souci du détail aussi poussé que celui d'un Q5, une référence en la matière, le X3 s'en approche.

Un peu de confort, enfin!

Dès les premiers kilomètres, le X3 nous fait immédiatement oublier son prédécesseur. Plus dynamique, plus performant, cet utilitaire en espadrilles nous fait vivre des sensations de conduite propres à une sportive très affûtée. Mieux encore, ce X3 réalise tout cela sans chahuter ses passagers comme savait si bien le faire le modèle antérieur. Le mérite revient, entre autres, à la nouvelle suspension arrière à bras multiples. Tout en assurant avec autant de justesse le maintien de la caisse dans les virages et sans perdre la moindre fraction de dynamisme, ce X3 offre un confort de roulement nettement amélioré. Nos vertèbres l'en remercient. La direction améliorée elle aussi, dit-on, demeure à notre avis trop peu communicative. Certes, elle s'allège (à basse vitesse) ou se durcit (à haute vitesse) quand elle se doit de le faire, mais offre un toucher de route un brin trop artificiel.

L'étonnement nous gagne petit à petit devant les capacités de cet utilitaire sur des surfaces à faible coefficient d'adhérence. Ceux et celles qui le jugeaient juste bon «à gravir les trottoirs» seront confondus. Le X3 dispose de quelques aptitudes liées à cette transmission intégrale intelligente. Ce n'est pas un 4x4 pur sirop, mais son efficacité ne manquera pas de vous surprendre.

 

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Le hayon électrique (une option) s'ouvre sur une surface de chargement généreuse.

Avec ou sans turbo?

Sans pour autant remettre en cause sa fougue, le six-cylindres en ligne de 3,0 litres turbocompressé (300 chevaux) du X3 paraît superflu. Son homologue atmosphérique (240 chevaux) suffit amplement à la tâche et se révèle tout aussi efficace. Certes, il met 1,3 seconde de plus pour atteindre 100 km/h à la suite d'un départ arrêté, mais qui s'en soucie? Le moteur atmosphérique bénéficie des mêmes technologies (notamment la récupération de l'énergie au freinage), de la même boîte de vitesses à huit rapports et coûte moins cher. À l'achat plus qu'à l'usage, puisque les différences de cotes de consommation entre les deux moteurs tiennent dans un dé à coudre. On regrette dans les deux cas l'absence d'un système de coupure automatique à l'arrêt, pourtant offert en Europe.

Les huit rapports de la boîte semi-automatique se passent sans heurt et seul le freinage pourra être malmené sur les routes sinueuses abordées à trop vive allure. Attention cependant! Les sensations sont édulcorées par le gabarit, le confort et le silence du véhicule. Du coup, la limite d'adhérence s'avère difficile à cerner et un faux sentiment d'invulnérabilité s'installe. Danger!

Seule l'apparition d'un discret sous-virage vous préviendra de l'approche de la limite d'adhérence. À défaut de le ressentir - le système de contrôle dynamique de trajectoire veille à tout -, on n'hésite pas très longtemps à en user. Dès lors, on ne voit plus très bien ce qui pourrait en venir à bout. On pourra essayer de débrancher cette béquille électronique afin de jouer avec ce X3, dont le poids fait l'effet d'une plume. Mais gare, parce que les limites deviennent assez difficiles à cerner.

Vous voilà maintenant prévenu!

CE QU'IL FAUT RETENIR

- Fourchette de prix: 41 900 $ à 46 900 $

- Frais de transport et préparation: 1995 $

- Versions offertes: X3 xDrive28i et X3 xDrive35i

- Garantie de base: 48 mois / 80 000 km

- Consommation obtenue dans le cadre de l'essai: 11,2 L/100 km

- Pour en savoir plus: www.bmw.ca

SURVOL TECHNIQUE

- Moteur: L6 DACT 3,0 litres suralimenté par turbo (35i)

- Puissance: 300 ch à 5 800 tr/min

- Couple: 295 lb-pi entre 1 300 et 5 800 tr/min

- Poids: 1915 kg

- Rapport poids-puissance: 6,38 kg/ch

- Mode: intégral (quatre roues motrices)

- Transmission de série: semi-automatique 8 rapports

- Transmission optionnelle: aucune

- Direction / Diamètre de braquage: crémaillère / 11,9 mètres

- Freins: disque / disque

- Pneus: 245/50R18

- Capacité du réservoir / essence recommandée: 67 litres / super

NOUS AIMONS

- La boîte à huit rapports

- La finesse retrouvée des suspensions

- Le dégagement à bord

NOUS AIMONS MOINS

- La coûteuse liste des options

- La timidité des stylistes au moment de le renouveler

- La direction à assistance électrique peu communicative

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Sans pour autant remettre en cause sa fougue, le six-cylindres en ligne de 3,0 litres turbocompressé (300 chevaux) du X3 paraît superflu. Son homologue atmosphérique (240 chevaux) suffit amplement à la tâche et se révèle tout aussi efficace.