Le rachat de Porsche par Volkswagen, qui devait être bouclé en 2011, pourrait être retardé en raison de difficultés juridiques et fiscales, notamment des plaintes de fonds de pension américains, a averti mardi le patron des deux groupes Martin Winterkorn.

«Nous ne pouvons pas exclure que les procédures puissent prendre un moment jusqu'à ce qu'un jugement définitif soit rendu. Pour cette raison, il pourrait y avoir un retard dans la fusion prévue», a déclaré M. Winterkorn lors de la conférence de presse annuelle de la holding Porsche à Stuttgart.

C'est la première fois que les deux groupes évoquent un possible retard dans cette fusion, qui devait être bouclée en 2011, et dont la prochaine étape, une augmentation de capital de 5 milliards d'euros de Porsche, doit être votée fin novembre par ses actionnaires.

Une «question fiscale» pourrait également retarder la fusion, a ajouté M. Winterkorn.

Porsche est poursuivi par une trentaine de fonds d'investissements américains qui l'accusent d'avoir manipulé le marché en 2008, et caché ses intentions lorsqu'il tentait à l'époque de prendre le contrôle de Volkswagen, numéro un européen de l'automobile.

Le cours de Bourse de Volkswagen avait alors dépassé les 1000 euros, obligeant les fonds à déboucler des positions en catastrophe. Ils réclament environ 2 milliards de dollars de dommages et intérêts.

Le constructeur de bolides de luxe de Stuttgart rejette ces accusations, et les considère comme «sans fondement», a déclaré M. Winterkorn. Il a refusé une procédure à l'amiable en Allemagne dans cette affaire.

Porsche avait dans un premier temps tenté de s'emparer de Volkswagen, s'endettant massivement, avant que son plan ne capote et qu'il ne soit lui-même sauvé de la faillite par Volkswagen, qui en a depuis déjà racheté 49,9%, et veut l'ingérer totalement pour en faire sa dixième marque.