Le sous-traitant qui fabrique les pédales d'accélérateur potentiellement défectueuses de Toyota, CTS Corp., affirme avoir trouvé la cause du problème et sa solution. Une nouvelle pièce a été conçue en collaboration avec Toyota et CTS met trois de ses usines à plein régime pour alimenter au plus vite les usines de montage nord-américaines du constructeur japonais.

C'est ce qu'a affirmé jeudi le président de CTS, Vinod Khilnani.

Le sous-traitant CTS, d'Elkhart, en Indiana, s'est retrouvé sous les projecteurs le 26 janvier quand Toyota l'a montré du doigt comme fabricant des pédales d'accélération qui peuvent «coller» au lieu de revenir en place quand on lève le pied. Toyota a visé spécifiquement la seule usine ontarienne de CTS.

CTS a réagi en affirmant que les pièces fabriquées le sont à partir des devis et spécifications de Toyota.

Mais l'autre fournisseur de Toyota pour cette pièce, le japonais Denso, ne semble pas avoir de problèmes. Toyota affirme que seuls ses véhicules munis de pédales CTS sont visées par le rappel.

Le numéro 1 mondial de l'automobile a dû suspendre, mardi, la vente de huit de ses 16 modèles nord-américains. Deux usines ontariennes et quatre aux États-Unis arrêteront dès lundi de produire ces modèles, jusqu'à nouvel ordre.

Toyota a indiqué aux autorités routières américaines que la condensation et l'usure sont des facteurs dans le problème. Une friction accrue peut faire en sorte que la pédale d'accélération reste bloquée en position enfoncée. Ou qu'elle prenne du temps à revenir en position de départ.

La nouvelle pièce actuellement en production dans les usines CTS a une conception qui élimine tout problème de condensation, selon le président de la compagnie: «On pense que c'est ça qui ralentit le retour de la pédale», a dit M. Khilnani lors d'un appel-conférence que CTS tient (comme toutes les compagnies cotées en Bourse) à chaque trimestre pour présenter ses résultats financiers.

Ses propos ont été rapportés par le magazine Automotive News.

Si la nouvelle pièce fonctionne comme prévu, cela règlerait, à terme, le problème de fabrication de Toyota. Le constructeur a déjà annoncé qu'il va fermer six chaînes de montage (deux au Canada et quatre aux États-Unis) dès lundi.

Mais cela prendra du temps: les déclarations de CTS et l'expédition de la nouvelle pièce vers les usines de Toyota «ne changent rien à l'interruption de la production déjà annoncée», a dit à La Presse Sandy di Felice, porte-parole de Toyota Canada.

2,3 millions de pédales à changer: on avance vers une solution

Selon le patron de CTS, ses employés et ceux de Toyota travaillent aussi sur une solution qui éliminerait le risque de problèmes sur les Toyota qui roulent déjà sur les routes canadiennes (270 000 véhicules) et américaines (2,3 millions). Un manchon ou une gaine pourrait être installé sur le levier pour éliminer toute possibilité de friction excédentaire.

Toyota a été contrainte de suspendre les ventes de ces modèles parce qu'elle n'avait pas, jusqu'à présent, présenté aux autorités routières américaines une explication et une solution claires au problème.

Toyota a d'autres problèmes et est affligée par une cascade de rappels touchant maintenant 5,2 millions de véhicules juste en Amérique du Nord. Les autorités routières américaines enquêtent sur des cas d'accélérations incontrôlables qui pourraient avoir causé des accidents mortels.

Également jeudi, Toyota a annoncé le rappel de 1,093 million de véhicules supplémentaires aux États-Unis en raison d'un autre défaut technique, un problème dans le tapis susceptible de provoquer le blocage de l'accélérateur.

Quelque 4,2 millions de Toyota et de Lexus avaient déjà été rappelées l'automne dernier pour régler ce même problème. Mais «Toyota a décidé d'inclure certains nouveaux modèles dans cette campagne», a expliqué le constructeur.

Les cinq modèles concernés sont les Corolla, Venza, Matrix et Pontiac Vibe produits en 2009 et 2010, et les Highlander produits entre 2008 et 2010. L'extension du rappel, qui était déjà le plus important de l'histoire de Toyota, porte donc à 5,3 millions le nombre de véhicules concernés.



Sources : Automotive News ; AFP