Pour attirer chez un concessionnaire les pères de famille qui magasinent une auto, rien de mieux que de mettre une voiture sport bien en évidence. Ils entrent fantasmer sur la voiture sport et ils repartent avec une fourgonnette.

Voilà l'antique (et éprouvé) principe que semble appliquer Fiat dans sa prise en charge de Chrysler, en Amérique du Nord. Les concessionnaires américains de Chrysler ont été avisés que la première Fiat 500 qui arrivera en concession sera la Abarth, la version sport de la petite bagnole rétro.

 

La 500 Abarth a à peu près les mêmes dimensions que sa concurrente naturelle, la Mini Cooper.

 

La Fiat 500 Abarth a une histoire sportive peu connue en Amérique du Nord. Comptez sur Fiat pour que ses faits d'armes (plus anciens que ceux de la Mini Cooper) soient mythifiés et publicisés avant le lancement nord-américain de la nouvelle version de la 500, prévu pour l'année modèle 2011.

 

La Fiat 500 Abarth tient son nom de Carlo Abarth, un préparateur de grand talent, né à Vienne le 15 novembre 1908. Mais il n'était pas fait pour être autrichien. Son père était italien et il adorait les voitures italiennes. Il s'est expatrié en Italie en 1945, il a italianisé son très germanique prénom (Karl) et pris la nationalité italienne.

 

La trajectoire personnelle de Carlo Abarth est très liée à l'histoire de la Fiat 500; un peu comme celle de Carroll Shelby et de la Ford Mustang, de ce côté-ci de l'Atlantique.

 

 

En 1949, Abarth a ouvert son atelier à Turin, juste à côté de l'usine Fiat qui allait fabriquer, dès 1957, les 500. Il les transformait en version sport, prêtes pour la course automobile ou le rallye. Il a préparé de nombreux autres modèles Fiat, mais la 500 a été son premier grand succès commercial.

Les premières Cinquecento produites par Fiat étaient des charrettes: elles avaient 13 chevaux-vapeur et une vitesse de pointe officielle de 85 km/h (probablement mesurée sur un faux-plat et avec le vent dans le dos).

 

Après être passées entre les mains de Carlo Abarth, elles avaient tout d'un coup 36 chevaux et faisaient plus de 130 km/h. Par la suite, ses versions modifiées iraient plus vite encore. Et Abarth ne savait pas seulement jouer sous le capot, il savait compter; ses bagnoles, même dopées par ses savantes manoeuvres, étaient relativement bon marché. Comme les Mustang, ici, au début.

 

Abarth avait aussi une écurie automobile. À cette époque plus naïve, les victoires en course avaient un impact considérable sur les ventes et Fiat en a profité. D'ailleurs, tous modèles confondus, les voitures Abarth (celles de l'écurie Abarth et toutes les autres vendues à des centaines de coureurs) ont inscrit 130 records de vitesse mondiaux et plus de 10 000 victoires en course.

 

Photo Der Spiegel

Carlo Abarth ne savait pas seulement jouer sous le capot, il savait compter; ses bagnoles, même dopées par ses savantes manoeuvres, étaient relativement bon marché.

Le quotidien allemand Der Spiegel a récemment mis sur le web un intéressant diaporama sur Abarth et ses voitures.

Abarth a vendu sa compagnie à Fiat en 1971. À l'époque, Fiat l'a rachetée essentiellement pour mettre la main sur la marque et son symbole, le scorpion (Karl Abarth, né le 15 novembre, en était un). C'était légitime, Carlo Abarth a surtout travaillé sur des Fiat.

 

Parlant de Scorpion et de mois de novembre, ne soyez pas surpris si le président de Fiat et de Chrysler, Sergio Marchionne, profite de sa méga-conférence de presse sur l'avenir de Chrysler, mercredi, pour annoncer (entre autres) officiellement le lancement de la Abarth en Amérique du Nord. (Ce qu'on sait du lancement de la Abarth 500 a filtré dans le public par des concessionnaires américains, qui l'ont dit à la publication spécialisée Ward's Auto.)

 

Le nom Abarth a été en dormance durant plusieurs années et Fiat l'a pour la première fois remis sur un de ses nouveaux modèles en 2007, la Grande Punto.

 

La Fiat 500 Abarth qui sera vendue aux États-Unis dès la fin de 2010 aura un moteur turbo-comprimé de 133 chevaux-vapeur et sera capable de faire 204 km/h, une vitesse effrayante qui lui mérite bien le surnom Bombinetta (la petite bombe). Pour réduire le sous-virage sur cette voiture légère, les ingénieurs de Fiat ont ajouté un système de contrôle du transfert de couple, qui freine un volant d'inertie (mieux connu sous son nom latin de flywheel...). Cette voiture sera un produit-créneau, Fiat s'attend à en vendre entre 20 000 ou 25 000 en Amérique du Nord à sa première année.

 

Au fur et à mesure que Fiat prend le contrôle de Chrysler, des modèles inspirés de Fiat et d'Alfa Romeo devraient se joindre à la Fiat 500 dans les concessionnaires Chrysler.

 

Sources : Wikipedia ; Ward's Auto, Der Spiegel

Le logo Abarth, que Fiat a réhabilité en 2007 en l'appliquant à la Grande Punto.