Le futur repreneur du constructeur automobile Opel, Magna, devait présenter mercredi une nouvelle proposition aux syndicats de l'usine de Figueruelas, en Espagne, a-t-on appris mardi de source gouvernementale espagnole.

«Il y a une nouvelle proposition» de Magna, a déclaré un porte-parole du ministère de l'Industrie.

 

Mardi s'est tenue à Madrid une réunion entre Magna, les syndicats, le ministre de l'Industrie Miguel Sebastian, des représentants du gouvernement régional d'Aragon, mais les syndicats ont quitté la table à la mi-journée, affirmant que Magna maintenait sa proposition initiale de délocaliser une partie de la production en Allemagne, ce qui était inacceptable pour eux.

 

Le ministre et le gouvernement régional ont continué de négocier avec Magna pendant l'après-midi, débouchant sur cette nouvelle proposition.

 

L'objet de cette réunion était de négocier les projets de Magna pour l'usine espagnole d'Opel, à Figueruelas, près de Saragosse, dans le nord du pays, qui emploie 7000 personnes. Magna souhaite réduire le nombre d'emplois d'environ 1300 et surtout délocaliser une partie de la production vers l'Allemagne.

 

«Magna, sans données économiques claires, continue de dire qu'il est nécessaire de délocaliser à Eisenach, en Allemagne (où se trouve déjà une usine du groupe, NDLR), la production du modèle Corsa trois portes», ainsi qu'une partie de la production de pièces détachées, également vers l'Allemagne.

 

La nouvelle proposition de Magna porte sur «le plan industriel», c'est-à-dire l'avenir de l'usine, a déclaré le porte-parole.

 

Cette réunion aura lieu à Saragosse, et le gouvernement sera également représenté.

 

Vauxhall : on y est presque

 

Par ailleurs, le ministre britannique du Commerce Peter Mandelson a indiqué mardi qu'il restait «un peu de chemin» à parcourir avant de conclure un accord financier avec Magna à propos des activités de Vauxhall, une filiale d'Opel, car il demande encore des «garanties» avant d'investir «l'argent du contribuable».

 

Le ministre s'est félicité de l'accord obtenu entre Magna et les syndicats de Vauxhall, annoncé précédemment par ceux-ci.

 

Au terme de cet accord, 600 emplois pourraient disparaître sur une base de départs volontaires, et les salaires seraient gelés pendant deux ans, mais les deux usines concernées, qui emploient actuellement 5500 personnes, continueraient à fonctionner.

 

M. Mandelson a considéré qu'il s'agissait là «d'un bien meilleur résultat que le plan initial qui nous avait été présenté, qui n'était pas acceptable pour nous et que nous n'aurions pas financé».

 

«Il reste encore un peu de chemin avant un accord sur le financement de celui-ci, et c'est là-dessus que les discussions vont continuer cette semaine, a-t-il dit. J'ai besoin d'être convaincu que les termes et conditions en seront du niveau que le gouvernement espère pour mettre l'argent du contribuable dans une entreprise comme celle-ci».

 

M. Mandelson a indiqué qu'il n'y aurait pas «de chèque en blanc», et qu'il voulait obtenir des garanties préalables. Il a confirmé que le financement britannique pourrait s'élever à «des centaines de millions de livres».

 

Remarquant que les discussions impliquent aussi les gouvernements allemand, espagnol et polonais, il a estimé que c'était «assez compliqué mais qu'il serait sans doute possible de réaliser cet accord financier».

 

Le projet de vente d'Opel par l'américain General Motors à l'équipementier canadien Magna, assorti de milliers de suppressions d'emplois, a suscité des critiques de plusieurs pays européens qui accusent l'Allemagne d'avoir piloté l'opération avec des arrières-pensées politiques plus qu'économiques.

 

Magna a été choisi le mois dernier par General Motors pour reprendre, conjointement avec la banque russe Sberbank, 55% de sa filiale européenne en difficultés Opel.

 

Celle-ci emploie quelque 50 000 salariés en Allemagne, en Espagne, en Belgique et en Pologne, ainsi qu'au Royaume-Uni sous sa marque Vauxhall.

 

Le financement du rachat fait l'objet de discussions difficiles à l'échelle européenne.

 

Magna réclame 4,5 milliards d'euros de fonds publics pour mener à bien la transaction, une somme que l'Allemagne, qui avait accepté d'avancer des fonds pour préserver les emplois sur son sol, veut répartir entre tous les États européens concernés, donc y compris l'Espagne.